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Les effets négatifs de la consommation de viande sur la santé ont déjà fait l’objet de nombreuses publications scientifiques, mais l’implication du microbiote dans ces effets n’est pas encore totalement comprise.
L’objectif de cette étude était d’explorer les liens entre les apports en différents types de viandes, certaines espèces spécifiques du microbiote intestinal et leur association avec différents facteurs métaboliques.
Pour cela, les auteurs se sont appuyés sur une cohorte suédoise de 30 154 adultes qui comprenait des données métagénomiques. Au total, 9 669 adultes, provenant de deux régions de Suède ont été inclus dans cette analyse.
La consommation de viande était évaluée et les produits carnés étaient répartis en trois catégories :
- Viande blanche : poulet et autres volailles
- Viande rouge non transformée : porc, bœuf, agneau, plats contenant de la viande hachée
- Viande rouge transformée : saucisses, charcuterie, boudin noir, jambon
La consommation de viande transformée était associée à une réduction de la diversité α du microbiote intestinal. La consommation de viande blanche était associée à 36 espèces bactériennes : 19 positivement et 17 négativement. La viande rouge non transformée était associée à 14 espèces seulement, tandis que la viande transformée était associée à 322 espèces bactériennes.
Au niveau métabolomique, les espèces positivement associées à la consommation de viande transformée étaient également associées à une réduction des niveaux de glutamine et d’oxyde de triméthylamine et à une augmentation des niveaux de créatine, hydroxyproline, d’acétylcarnitine et de carnitine. En revanche, les espèces négativement associées à la viande transformée étaient associées avec une réduction des niveaux de créatine et carnitine ainsi qu’à une augmentation des niveaux d’oxyde de triméthylamine et de 3-méthylhistidine.
Quand on analysait les 20 espèces les plus fortement associées avec la consommation de viande, les chercheurs ont observé que les espèces positivement associées étaient généralement positivement corrélées avec une augmentation des paramètres glycémiques (insulinémie et glycémie à jeun), lipidiques (triglycérides, ApoA1), inflammatoires (hsCRP), ainsi qu’à une élévation de la pression artérielle et une réduction du taux de créatinine. Au contraire, les espèces bactériennes négativement associées avec la viande étaient aussi négativement corrélées avec la glycémie et l’insulinémie à jeun, l’hémoglobine glyquée, et le taux de triglycérides.
→ En conclusion, des associations significatives entre consommation de viande, notamment de viande rouge, et composition du microbiote, métabolites et biomarqueurs ont été mis en évidence par cette étude.
Il faut noter que c’est une étude observationnelle et transversale qui ne permet pas de conclure sur la causalité des liens mis en avant. De plus, la population étudiée était composée uniquement de participants âgés de 50 à 65 ans et plus de travaux seront nécessaires pour confirmer ces résultats sur des populations différentes ou moins homogènes.
« Meat intake in relation to composition and function of gut microbiota »
Article publié le 03 janvier 2025 dans Clinical Nutrition
Lien (article en accès libre) : doi.org/10.1016/j.clnu.2024.12.034
Photos d’illustration issues des banques d’images Pixabay et Pexels