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L’amélioration de la qualité nutritionnelle des aliments est un enjeu clé dans la lutte contre les maladies non-transmissibles, telles que l’obésité, le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Parmi les stratégies mises en place en Europe, l’étiquetage nutritionnel sur le devant des emballages constitue l’un des principaux leviers. Le Nutri-Score, adopté par plusieurs pays européens, vise à guider les consommateurs vers des choix plus sains et à inciter les industriels à améliorer la composition de leurs produits. Toutefois, son impact réel sur la reformulation des aliments reste encore peu étudié.
L’objectif de cette étude était d’évaluer, sur plusieurs années, l’évolution de la composition nutritionnelle de produits commercialisés en Europe et d’analyser si ces changements entraînaient des changements de Nutri-Score.
Les auteurs se sont appuyés sur les données EUREMO, issues de 16 pays européens, dont la France. Ces données recensent les compositions nutritionnelles d’aliments commercialisés entre 2011 et 2022. Pour cette analyse, 2 260 produits appartenant à quatre groupes d’aliments et provenant de cinq pays ont été inclus pour l’analyse :
- Produits de boulangerie
- Céréales de petit-déjeuner
- Sauces chaudes
- Produits à base de pomme de terre
Les cinq pays retenus étaient l’Autriche, la Belgique, la Finlande, l’Italie et le Royaume-Uni.
Entre 2019 et 2021, des améliorations nutritionnelles ont été observées dans plusieurs catégories d’aliments et pays étudiés, notamment sur les teneurs en sel, en sucres et en acides gras saturés. Si le Nutri-Score était appliqué à tous ces produits, il aurait donc évolué positivement sur la même période. Ainsi, un changement vers un Nutri-Score plus favorable était visible pour la plupart des produits et des pays (voir image). Ces évolutions étaient principalement liées à :
- La réduction du sel dans les céréales de petit-déjeuner (diminution médiane : 0,1 à 0,4 g/100g) et dans les produits à base de pomme de terre (0,1 à 1,2 g/100g).
- La diminution des quantités de sucre dans les produits à base de pomme de terre (0,1 à 1,9 g/100g) et dans les produits de boulangerie (0,7 à 2,2 g/100g).
→ En conclusion, ces résultats suggèrent que le Nutri-Score est un outil incitatif pour les industriels permettant d’améliorer la composition nutritionnelle des produits. Ils notent aussi que plus d’études sont nécessaires pour bien juger l’efficacité du Nutri-Score. En effet, dans cette étude, le suivi des évolutions ne se fait pas produit par produit, mais par catégorie et les Nutri-Score étaient calculés par les auteurs et pas forcément affichés sur les produits commercialisés.
« Nutri-Score in the European Food Retail Supply: A Potential Incentive for Food Reformulation? »
Article publié le 3 décembre 2024 dans Nutrients
Lien (article en accès libre) : doi.org/10.3390/nu16234184