Cet article est PREMIUM OU LETTRE EXPORT, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 5 min

Le Royaume-Uni continue dans sa volonté de pousser les fabricants à baisser les taux de sel des aliments et des boissons en publiant de nouveaux « salt targets » pour 2024 (voir notre article précédent).

Depuis la publication des 1ers salt targets en 2006, Public Health England (PHE) en est à sa 4ème révision des seuils à atteindre. Les avancées en termes de réduction de sel dans les produits sont suivies de près par PHE qui publie d’ailleurs, en même temps que ces nouveaux salt targets, un 2ème bilan des progrès réalisés. Le bilan est mitigé puisqu’il révèle que peu de progrès ont été fait entre 2017 et 2018 et que seules 28 des 52 valeurs seuils moyennes sont respectées. La catégorie des produits à base de viande est celle qui a réalisé le moins de progrès, démontrant ainsi le challenge technologique qu’une réduction de sel pose dans ce type de produits.

 

L’application des nouvelles valeurs seuils pour 2024 reste comme précédemment volontaire mais fortement recommandée étant donné l’attention portée sur les évolutions par PHE ou encore par l’association Action on Salt, notamment dans le cadre du vaste plan de reformulation mené aux UK. L’objectif est de continuer dans la progression déjà initiée de baisse des taux de sel des aliments les plus contributeurs aux apports dans la population anglaise, et d’aller encore plus loin.

 

En termes de contenu pour ces nouveaux salt targets, les seuils restent définis séparément pour les fabricants et les distributeurs d’un côté et le secteur de la restauration hors domicile de l’autre qui bénéficie pour le moment de seuils moins stricts. Pour chaque fabricant, l’objectif est qu’au sein d’une même catégorie de produits, 95% de ses produits ou de ses volumes de ventes soient conformes aux valeurs ciblées (valeur moyenne et seuil maximum), dans la mesure où des efforts de reformulation ont également été faits sur les 5% restants. Et pour chaque nouveau produit mis sur le marché, il est impératif de respecter la valeur maximale de la catégorie associée ou d’être sous le seuil moyen si aucun maximum n’a été défini.

 

En comparaison aux seuils de 2017, les valeurs ont été soit maintenues, soit révisées à la baisse et de nouveaux groupes de produits ont été ajoutés pour les seuils applicables aux fabricants et distributeurs :

  • Les seuils moyens ont été baissés pour 50 sous-groupes de produits (sur les 76 existants en 2017)
  • Les seuils maximaux ont été baissés pour 38 sous-groupes de produits
  • 8 nouveaux sous-groupes de produits ont été ajoutés, notamment pour le popcorn, les condiments, les dips…

 

PHE recommande de baisser graduellement les teneurs en sel des produits afin d’habituer les palais des consommateurs, plutôt que d’employer des substituts de sel.

Selon la British Nutrition Foundation (BNF), environ 70% des seuils ont été baissés jusqu’à 20%. Cependant, étant donné que les apports en sel dans la population anglaise doivent être réduits d’environ 30% pour atteindre les recommandations en vigueur (6g de sel par jour), ces baisses de seuils ne seront encore pas suffisantes. De plus, la BNF s’inquiète de la faisabilité technique de certaines réductions de sel qui pourraient s’avérer impossibles sans innovation.

 

PHE prévoit de refaire une analyse des progrès réalisés en 2022.

 

Pour consulter le détail des valeurs par catégorie : Salt reduction: targets for 2024 – Public Health England – 7 septembre 2020