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L’implication du microbiote intestinal dans de nombreuses pathologies est très régulièrement suggérée, au point d’en faire une cible. Modifier le microbiote intestinal pourrait alors s’avérer stratégique pour préserver une bonne santé, et des souches bactériennes bénéfiques ont déjà été mises en évidence. Ceci n’est pas sans difficultés : il faut s’assurer que les souches bénéfiques s’installent durablement dans l’intestin pour conférer leurs bénéfices.

Cette notion de stabilité demeure mal connue, car il est difficile d’évaluer cliniquement le microbiote intestinal dans la durée. Dans cette étude, des chercheurs de Standford ont regardé chez 49 volontaires l’évolution de leur microbiote intestinal pendant 1 an, avec des mesures effectuées tous les 3 mois. Les volontaires ont été répartis en deux groupes : un régime faible en glucides pour l’un, et un régime faible en lipides pour l’autre. L’objectif de ces deux régimes est de visualiser une perte de poids, qui pourrait être corrélée à des changements durables de composition du microbiote.

Dans les deux groupes, la perte de poids a été significative dès 3 mois, et cette perte de poids s’est maintenue chez les volontaires jusqu’aux 12 mois d’investigation. Au bout de 3 mois, des changements significatifs de composition du microbiote ont été constatés ; cependant, ces changements ont disparu au bout des 12 mois, chaque volontaire ayant un microbiote intestinal de composition identique à celle du début d’investigation. Et ce, malgré la perte de poids toujours effective.

En comparaison avec une intervention basée sur des probiotiques, il est clair que les régimes expérimentaux de cette étude n’étaient pas les meilleurs pour induire de drastiques changements de composition du microbiote. On sait que l’alimentation est un puissant régulateur de la composition du microbiote intestinal, et les résultats à 3 mois vont dans ce sens. Cependant, les résultats à 12 mois montrent le rôle quantitativement important de l’hôte dans la régulation de la composition de son propre microbiote, suggérant ainsi une certaine résilience du microbiote.

 

Long-term dietary intervention reveals resilience of the gut microbiota despite changes in diet and weight.

Article de recherche, publié le 18 mars 2020 dans l’American Journal of Clinical Nutrition (AJCN). Lien (souscription requise) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqaa046

Crédits d’image : https://en.wikipedia.org/