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L’obésité est un enjeu de santé publique majeur dont la prévalence ne cesse d’augmenter dans un grand nombre de pays. C’est une maladie multifactorielle, pouvant se présenter sous différentes formes et dont les mécanismes d’action et les conséquences ne sont pas encore entièrement connus. Parmi ces facteurs, la nutrition joue évidemment un rôle, et certains aspects des aliments soulèvent de nombreuses questions.

Une relation semble pouvoir être établie entre l’obésité et la sensibilité individuelle au goût du gras. Dans cet article, Laurent Brondel et son équipe passent en revue les différentes hypothèses pouvant expliquer cette relation.

Tout d’abord, il est important de savoir que chez l’Homme les mécanismes hédoniques ont tendance à favoriser la consommation d’un aliment riche en lipides par rapport à un aliment pauvre en lipides. Le système de récompense a donc un rôle à jouer dans ce type d’étude : c’est un avantage évolutif, qui peut se retourner contre nous en cas d’excès. A cela, s’ajoute la physiologie de la perception des aliments permettant au cerveau d’identifier la nature de ceux-ci. Ces deux composantes agissent ainsi en synergie afin d’assurer l’état nutritionnel et énergétique de l’Homme.

 

Cette revue permet de mettre en évidence trois hypothèses pouvant expliquer la relation entre l’obésité et la sensibilité au goût du gras :

  • La consommation importante d’aliments riches en lipides pourrait induire une diminution du goût du gras. Ce phénomène s’expliquerait par une rétroaction négative au niveau des récepteurs/capteurs lipidiques de la langue (CD36 et GPR120).

 

  • La diminution du goût du gras est capable d’augmenter la consommation d’aliments riches en lipides et donc de participer au développement de l’obésité. Cette diminution s’expliquerait par des modifications potentielles au niveau de CD36 ou de la densité des papilles.

 

  • La sur-activation du système de récompense pourrait induire une forte consommation d’aliments riches en lipides, diminuant ainsi la sensibilité au goût du gras et favorisant l’obésité. Il semblerait notamment qu’une réduction de la dopamine pourrait perturber le comportement alimentaire chez les personnes obèses.

 

Pour conclure, l’obésité est une maladie résultant d’un ensemble de mécanismes complexes faisant intervenir divers facteurs. Une association est bien présente entre cette maladie et le goût des aliments riches en graisses, cependant, le mécanisme exact semble encore flou même si plusieurs pistes ont été découvertes. Surtout, ce mécanisme est très individu-dépendant, puisqu’il repose sur la perception du goût « gras ».

 

Taste of Fat and Obesity : Different Hypotheses and Our Point of View.

Article publié le 27 janvier 2022 dans Nutrients.

Lien (open access) : https://doi.org/10.3390/nu14030555