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Plusieurs sociétés savantes américaines, dont la célèbre American Heart Association (AHA), viennent de publier leurs recommandations conjointes en matière de prise en charge des patients atteints de maladies coronariennes chroniques. Il s’agit d’une mise à jour des dernières recommandations conjointes, qui dataient de 2012. Les diverses sociétés savantes ont donc passé en revue les résultats de la littérature scientifique publiés dans ce laps de temps, pour établir ces mises à jour.

Les sociétés savantes considèrent les pathologies suivantes comme pertinentes pour ces recommandations :

  • Les patients sortis après une admission pour des syndromes cardiaques aigus, ou après une procédure de revascularisation coronaire et après stabilisation de tous les problèmes cardiaques identifiés ;
  • Les patients atteints d’une insuffisance ventriculaire gauche et avec un historique de maladies coronariennes, ou ceux avec une cardiomyopathie d’origine ischémique ;
  • Les patients atteints d’angor ;
  • Les patients atteints de maladies coronariennes chroniques.

Si les recommandations se focalisent largement sur la dimension médicale de la prise en charge, une large section est dédiée à la nutrition. Six points font partie des recommandations des sociétés savantes :

  • Sans surprise, les sociétés savantes préconisent une alimentation mettant l’accent sur la consommation de légumes, de fruits, de fruits à coques (noix) et de protéines maigres ;
  • La consommation d’acides gras saturés ne doit pas dépasser 6% de l’apport énergétique total. Idéalement, ces acides gras saturés doivent être remplacés par des acides gras mono- ou poly-insaturés ;
  • Est également recommandé le plafonnement à 2,3 g/jour de sel (idéalement 1,5 g/jour), ainsi que la limitation des charcuteries ;
  • Il est recommandé de limiter la consommation de glucide raffinés/transformés, ainsi que la consommation de boissons sucrées ;
  • La consommation d’acides gras trans doit être évitée ;
  • Enfin, les sociétés savantes insistent sur l’inutilité du recours aux compléments alimentaires comportant des acides gras oméga-3, des vitamines (C, D, E), du β-carotène et du calcium. Sur la base des études scientifiques disponibles, les sociétés savantes considèrent que les essais cliniques n’ont pas montré d’effet bénéfique de ces supplémentations. Ceci est tout particulièrement valable pour les oméga-3, régulièrement cités comme des options sur le plan cardiovasculaire. Dans le cas précis de personnes atteintes de maladies cardiovasculaires (hors prévention), les sociétés savantes estiment donc que les preuves ne sont pas présentes.

Les sociétés savantes précisent que les recommandations se focalisent sur la pratique médicale aux Etats-Unis, mais qu’elles peuvent aussi servir dans d’autres pays du monde.

 

2023 AHA/ACC/ACCP/ASPC/NLA/PCNA Guideline for the Management of Patients With Chronic Coronary Disease: A Report of the American Heart Association/American College of Cardiology Joint Committee on Clinical Practice Guidelines.

Article publié le 20 juillet 2023 dans le Journal of the American College of Cardiology.

Lien (open access) : https://www.jacc.org/doi/10.1016/j.jacc.2023.04.003