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Pour les sports de forte intensité durant un certain temps (moins de 10 minutes), de nombreuses études suggèrent un rôle pour les molécules à base d’histidine. Parmi ces molécules, deux sont bien connues dans le monde du sport : la β-alanine, et la carnosine (β-alanyl-L-histidine) qui en est dérivée. C’est surtout la carnosine qui est intéressante, avec un rôle tampon du pH sanguin pendant l’effort physique. Récemment, une molécule a attiré la curiosité des chercheurs : la balénine (β-alanyl-Nτ-methyl-L-histidine), très présente dans les muscules de certains mammifères marins et reptiles.

Les données de digestibilité montrent jusqu’à présent que, en comparaison avec la carnosine, la balénine possède une biodisponibilité supérieure chez l’Homme. On peut donc supposer en conséquence que la balénine aura un effet ergogène plus marqué que la carnosine.

Dans ce cadre, des chercheurs belges ont recruté 20 cyclistes (14 hommes ; 6 femmes) pour tester l’effet d’une supplémentation en balénine, contre placebo. Les deux conditions ont été effectuées par les 20 volontaires, dans un ordre randomisé. Pour standardiser l’état de fatigue musculaire, les volontaires ont d’abord enchaîné plusieurs exercices physiques, puis ont consommé soit la balénine (10 mg/kg poids corporel), soit le placebo. Deux contre-la-montre ont alors été réalisés, pour évaluer l’impact éventuel de la balénine sur la performance : un premier de 4 km, et un second de 20 km. Outre le temps pour effectuer ces deux efforts, des paramètres métaboliques ont été mesurés

Le principal résultat concernait le temps des deux contre-la-montre : aucune différence significative n’a été constatée entre les deux conditions expérimentales, pour les deux courses chronométrées. En concordance avec ce résultat neutre, la balénine n’a pas eu d’impact sur le pH sanguin, les taux circulants de lactate, ou encore la performance mentale des cyclistes. Pourtant, la glycémie après supplémentation en balénine était significativement plus élevée en fin de second contre-la-montre, ce qui aurait pu indiquer une meilleure performance.

Les chercheurs concluent non seulement à l’inutilité de la balénine, en soulignant que les effets observés sont différents de ceux de ses analogues (carnosine et ansérine). Pour autant, les essais cliniques de supplémentation en carnosine n’ont pas toujours donné de résultats probants en termes de performance sportive. Difficile de conclure à un effet différent de la balénine dans cette étude, qui n’a pas testé dans ces conditions spécifiques l’effet de la carnosine (qui aurait très bien pu être neutre lui aussi). Dans la mesure où la carnosine est généralement peu biodisponible, d’autres travaux de recherche sont attendus sur la balénine, avant de conclure définitivement à une inutilité de cette molécule.

 

No Effect of Acute Balenine Supplementation on Maximal and Submaximal Exercise Performance in Recreational Cyclists.

Article publié le 9 janvier 2023 dans l’International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1123/ijsnem.2022-0115