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Jusqu’à présent, le lien entre Covid-19 et nutrition humaine était essentiellement assuré par la dimension immunitaire, avec la volonté de mettre en avant des nutriments, ingrédients voire régimes censés diminuer la gravité de la maladie. En d’autres termes, c’est surtout la nutrition préventive qui a été mise en avant durant cette crise, avec la volonté d’éviter à tout prix d’être infecté par le virus.

Au cœur des hôpitaux et des unités de soins intensifs (USI), la nutrition des patients a, à l’inverse, été beaucoup moins médiatisée. La nutrition du malade est pourtant déterminante en vue de sa survie, d’autant plus que des pertes drastiques de poids avaient été enregistrées dans les hôpitaux. Dans l’urgence, de nombreuses sociétés savantes, et en particulier l’ESPEN, avaient émis des recommandations nutritionnelles pour la prise en charge des patients atteints de Covid-19. Ces recommandations demandent à présent à être plus étayées, en particulier à une période où la prise en charge de la maladie est mieux maîtrisée qu’au début de l’année 2020.

Cette étude française, nommée « NutriCoviD30 », a pour objectif de fournir des données nutritionnelles pendant les différentes phases du Covid-19. Les données de 403 patients hospitalisés dans 11 établissements en France ont pour ce faire été utilisées : ces patients ont dans un premier temps été hospitalisés, puis ont pu rentrer chez eux après prise en charge. Les données nutritionnelles des patients ont été recueillies par des diététiciens une fois les patients rentrés chez eux, concernant trois phases : la phase d’avant hospitalisation, la phase d’hospitalisation, et la phase post-hospitalisation.

Le premier résultat concerne la prévalence de la dénutrition pendant la phase d’hospitalisation, qui s’élève à 67% : ce chiffre est plus élevé que d’autres études européennes, mais qui s’explique par le fait que 30% des patients de l’étude ont été admis en USI (proportion plus élevée que les échantillons des autres études européennes). Le fait que les patients en USI « aggravent » la prévalence de la dénutrition était attendu, dans la mesure où cela reflète la gravité de la maladie au sein de l’échantillon. Les chercheurs ont également constaté que cette dénutrition persistait un mois après le retour à la maison : 41% des ex-patients étaient toujours atteints de dénutrition après l’hospitalisation.

L’étude n’a pas testé l’impact de stratégies nutritionnelles pour diminuer la prévalence de la dénutrition. Cependant, la forte prévalence de la dénutrition étaye les recommandations des sociétés savantes qui avaient déjà alerté sur les pertes importantes de poids. D’autres études de ce type sont donc attendues pour conforter l’usage de compléments nutritionnels oraux, en vue de réduire le risque de dénutrition et donc la survie des patients atteints de Covid-19 en milieu hospitalier.

 

Food intake and weight loss of surviving inpatients in the course of COVID-19 infection: A longitudinal study of the multicenter NutriCoviD30 cohort.

Article publié le 27 juillet 2021 dans Nutrition.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1016/j.nut.2021.111433