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Dans le contexte de transition alimentaire, il y a un réel enjeu autour des protéines alternatives. Ainsi, pour des raisons environnementales, plusieurs recommandations ont souligné la nécessité de réduire la consommation de protéines animales, et d’augmenter à l’inverse la part dédiée aux protéines végétales. Il est vrai que, avant même d’envisager la dimension environnementale, un 50/50 était préconisé entre protéines animales et protéines végétales. Ces dernières ont cependant la réputation d’être de moins bonne « qualité » que les protéines animales : à la fois au sens de leur capacité à fournir des acides aminés indispensables, et au sens de leur digestibilité. Au contraire, les protéines animales, et tout particulièrement les protéines laitières (la caséine par exemple) font figure de championnes indétrônables.

En réalité, au-delà de cette mauvaise réputation, les études « gold-standard » manquent pour connaître la véritable valeur de ces protéines alternatives, qui ne concernent d’ailleurs pas que les protéines végétales. Une étude avait notamment été réalisée pour confirmer l’excellente qualité des protéines d’insectes (https://foodinnov.fr/pertinence-de-la-proteine-de-petit-tenebrion-pour-la-synthese-de-masse-maigre-chez-lhomme-une-premiere-etude-clinique/). Ces études « gold-standard » correspondent à des études pré-cliniques, voire, mieux, à des études cliniques pour évaluer la digestibilité des protéines. Le score DIAAS, recommandé par la FAO, s’appuie en effet sur l’indice chimique (c’est-à-dire la capacité de la protéine à satisfaire les besoins en acides aminés indispensables, basée sur la composition de la protéine), combiné à la digestibilité iléale spécifique à chacun de ces acides aminés indispensables. Toujours selon la FAO, un score DIAAS au moins égal à 75% indique une « bonne » source de protéines.

Dans cette étude, des équipes françaises ont comparé la digestibilité iléale de la protéine de pois, en comparaison avec la caséine. Une étude clinique, avec traceurs métaboliques, a ainsi pu être mise en place, afin d’obtenir les valeurs les plus fiables possible. Sans surprise, la caséine présente une digestibilité iléale moyenne plus élevée que la protéine de pois (96,8% contre 93,6%), mais la différence n’est pas significative ; c’est au niveau des acides aminés individuels qu’une différence significative se dégage, la caséine obtenant de meilleurs résultats que la protéine de pois. En fin de compte, le score DIAAS de la caséine est de 145%, alors qu’il est de 100% pour la protéine de pois.

En fait, si l’étude confirme la supériorité de la caséine par rapport à la protéine de pois, elle montre surtout que la protéine de pois possède un excellent score DIAAS, et est donc apte à fournir tous les acides aminés nécessaires à l’organisme. Notons néanmoins qu’un tel score dépend notamment de la qualité de l’isolat protéine, c’est-à-dire de la part finale de facteurs anti-nutritionnels dans l’extrait : on peut donc supposer, dans l’immédiat, que ce score de 100% soit spécifique à l’isolat protéique étudié, et plus difficilement généralisable à d’autres isolats de protéines de pois.

 

Real ileal amino acid digestibility of pea protein compared to casein in healthy humans, a randomized trial.

Article publié le 19 octobre 2021 dans The American Journal of Clinical Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqab354