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Dans la tendance à la « végétalisation » de l’alimentation, les amandes occupent une place de choix. L’amande fait en effet partie des fruits à coque, dont la consommation est de plus en plus associée dans les études épidémiologiques à des effets physiologiques positifs de long terme. Nombreuses sont les études qui concluent sur le fait de consommer une poignée de fruits à coque par jour. Dans ce contexte, la consommation d’amandes peut se prêter à un en-cas sain. En dépit de ces études scientifiques, le grand public retient surtout la forte densité énergétique des amandes, due à sa richesse en lipides. De ce fait, les amandes, et même les fruits à coque en général qui peuvent considérés comme trop riches, ne sont pas toujours bien perçus.

Tout peut en fait dépendre de la présence de facteurs antinutritionnels dans le produit : sur une amande entière par exemple, on peut faire l’hypothèse que ces facteurs vont impacter la biodisponibilité de l’énergie déclarée sur l’étiquetage nutritionnel. Les auteurs canadiens de cette étude ont repris les résultats d’un essai clinique mené en 2000 pour répondre à cette question. Trois alimentations ont été définies : contrôle (muffins), amandes à 50 % (38 g/jour, l’autre moitié étant compensée par des muffins), et amandes à 100% (73 g/jour). Chaque alimentation a duré quatre semaines, chaque volontaire réalisant l’ensemble des trois alimentations (période de deux semaines de wash-out). Dans chaque cas, la supplémentation a fourni 22% de l’énergie totale pour chaque volontaire. Les relevés de consommation individuelle ont permis de déterminer la quantité d’énergie consommée ainsi que les macronutriments. Surtout, la biodisponibilité de l’énergie consommée a été mesurée avec les matières fécales des volontaires, par la simple différence entre ce qui a été consommé (déclaré) et ce qui a été effectivement mesuré dans les fèces.

Les chercheurs ont pu constater, avec ces mesures de biodisponibilité, une diminution de la biodisponibilité liée aux amandes. Plus spécifiquement concernant les lipides, des baisses significatives de 5,1 et 6.3% sont constatées dans le groupe « amandes 50% » et « amandes 100% », respectivement, en comparaison du groupe contrôle. En raisonnant dans l’absolu, cela équivaut, pour les amandes, à une énergie effectivement disponible de 78,5%, et non de 100% comme l’on pourrait le croire à la lecture de l’étiquetage nutritionnel.

Ces résultats montrent que l’étiquetage nutritionnel est à relativiser pour certains aliments particuliers, comme les aliments végétaux avec une matrice complexe. La biodisponibilité significativement réduite peut s’expliquer par les fibres contenues dans les amandes ; il est évident que d’autres résultats auraient été obtenus si la partie lipidique des amandes avait été séparé de ses facteurs antinutritionnels. Cette étude souligne ainsi l’importance accordée à la notion d’ultra-transformation, dont l’impact délétère peut s’expliquer par une perte d’effet matrice.

 

Almond Bioaccessibility in a Randomized Crossover Trial: Is a Calorie a Calorie?

Article publié le 11 avril 2021 dans Mayo Clinic Proceedings.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1016/j.mayocp.2021.01.026