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L’avancée en âge est associée à une diminution progressive de la force physique, qui peut impacter considérablement la qualité de vie du sujet âgé. D’un point de vue nutritionnel, l’essentiel de la stratégie pour retarder la perte de force musculaire s’appuie sur l’apport en protéines, et si possible en protéines de haute qualité pour la prise en charge éventuelle de la sarcopénie. D’autres nutriments peuvent théoriquement jouer un rôle, comme les vitamines : par définition, les nutriments comme les vitamines sont impliqués dans des processus physiologiques clés de l’organisme. Par exemple, les vitamines B3, B6, B9 et B12 sont directement impliquées dans le bon fonctionnement des mitochondries, et donc dans la production d’énergie pour les cellules.

Dans cette étude, certaines données de l’essai clinique NU-AGE ont été utilisées. Concrètement, l’essai NU-AGE a été réalisé sur plusieurs pays européens (France, Italie, Pays-Bas, Pologne, et Grande-Bretagne), et a regroupé au total 1249 personnes âgées de 65 à 79 ans. Ici, ce sont les données avant inclusion des personnes qui ont été utilisées, et qui consistent en des relevés de consommation alimentaire (questionnaires de 7 jours) ainsi qu’à des mesures de force physique. Ces dernières correspondent au test de force de préhension, ainsi qu’au Short Physical Performabce Battery test, qui est la somme des scores sur trois critères : test d’équilibre, test de vitesse de marche, et test du lever de chaise. Le couplage des données de consommations alimentaires, avec des données de composition, permet d’estimer les apports en vitamines B3, B6, B9 et B12, et ensuite d’essayer d’expliquer les résultats de force physique par ces apports. En parallèle, des données biochimiques plasmatiques ont été obtenues.

En analysant les données de toutes les personnes, les chercheurs ont pu relier les apports en vitamine B6 aux résultats du test de lever de chaise : plus les apports sont élevés, plus le redressement en position verticale est rapide. Les apports en vitamine B6 sont également significativement corrélés à la force de préhension, mais dans différents sens selon le niveau d’activité physique des personnes : positivement chez les personnes à faible activité physique, et négativement chez les personnes qui ont déjà une activité physique suffisante. Aucune relation significative n’a en revanche été retrouvée concernant les autres vitamines du groupe B.

Le principal résultat de l’étude concerne donc la vitamine B6, associée à la fois à une rapidité de redressement chez l’intégralité des participants, et associée à une plus grande force de préhension chez les personnes ayant de faibles niveaux d’activité physique ; aucune association n’a en revanche été trouvée concernant les autres vitamines du groupe B. Il s’agit de la toute première étude mettant en avant la vitamine B6, qui demande donc à être confirmée par d’autres résultats. Ceci est d’autant plus vrai qu’il s’agit d’une étude épidémiologique transversale, pour laquelle un biais de causalité inverse ne peut pas être écarté. Par conséquent, des études épidémiologiques prospectives, voire des essais cliniques, devraient permettre d’en savoir plus sur le rôle des vitamines du groupe B dans le déclin de la force physique lié à l’âge.

 

Vitamin B-6 intake is related to physical performance in European older adults: results of the New Dietary Strategies Addressing the Specific Needs of the Elderly Population for Healthy Aging in Europe (NU-AGE) study.

Article publié le 29 janvier 2021 dans The American Journal of Clinical Nutrition (AJCN).

Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqaa368