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Guillaume JUMEAUX. D’après l’Assemblée Nationale, le Figaro, le Monde, le 2 juin 2018.

 

Voté ce 30 mai et faisant suite aux Etats Généraux de l’Alimentation, le projet de loi agriculture et alimentation essuie de nombreuses critiques. Il s’articule autour de trois volets : le premier, économique, destiné à rééquilibrer les relations commerciales en faveur des agriculteurs et un volet sanitaire et environnemental pour la promotion d’une alimentation plus saine et de modes de productions plus respectueux des attentes et inquiétudes des consommateurs (voir RDP du 9 février 2018).

Au niveau agricole, des points bénéfiques de la loi sont à mettre en avant comme la séparation des activités de vente de pesticides et de conseil technique sur leurs usages ou la libre commercialisation des semences paysannes mais certains s’inquiètent de l’absence de contraintes imposées à l’agroalimentaire et la distribution pour la redistribution des marges.

Au niveau nutritionnel, les cantines scolaires devront s’approvisionner avec 50  % au minimum de produits « biologiques ou écologiques ». Elles n’auront pas l’obligation de proposer de repas végétariens. L’étiquetage nutritionnel Nutri-Score ne sera lui non plus pas obligatoire. De-même pour l’amendement proposant la limitation ou l’interdiction de messages publicitaires en faveur de produits alimentaires trop riches en sucres, sel ou matières grasses. Un amendement prévoit la suspension de « la mise sur le marché de l’additif E171 (dioxyde de titane – TiO2) ainsi que les denrées alimentaires en contenant. Si l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) estime que ce dernier n’est « pas de nature à entraîner un risque sanitaire », les données sont encore très lacunaires et un nouvel avis de l’EFSA devrait arriver cet été.

Au niveau éthique, certaines pratiques brutales dans le domaine de la production animale ne seront pas interdites comme la castration à vif ou le broyage des poussins vivants. Les caméras dans les abattoirs resteront à l’étape expérimentale. Les élevages hors sols de poules pondeuses ne seront pas non plus interdits.

Contrairement à un engagement présidentiel et la volonté populaire de huit français sur dix (d’après un sondage mené pour le Figaro), l’interdiction du glyphosate (substance jugée cancérigène par l’Organisation Mondiale de la Santé) d’ici à 2021 ne sera pas inscrite dans le texte de loi.

D’une manière générale, le projet de loi divise et certains accusent la puissance des lobbys notamment sur le volet environnemental sur lequel le plus de concessions ont été faites.