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Les corps cétoniques sont de plus en plus scrutés pour leurs impacts physiologiques potentiellement favorables, selon les situations. Le monde du sport est particulièrement concerné, la performance sportive étant ciblée. De plus en plus d’articles font l’hypothèse que les corps cétoniques seraient favorables sur le plan de la santé cardiaque. Enfin, d’autres articles mettent en avant la santé cérébrale, le cerveau étant capable de métaboliser les corps cétoniques et d’en tirer potentiellement des bénéfices.

La dimension de la santé cérébrale, et cognitive par extension, n’est pas inintéressante pour les personnes obèses. Ces dernières sont en effet à risque accru de dysfonctions neurocognitives, avec la nécessité de « protéger » le cerveau autant que possible. C’est précisément sur cette thématique que portent les présents travaux de recherche d’une équipe canadienne, visant à évaluer la capacité des corps cétoniques à protéger la santé neurocognitive des personnes obèses. Ces travaux de recherche, selon un design clinique randomisé contrôlé en double aveugle, ont porté plus exactement sur le β-hydroxybutyrate. Pendant deux semaines, les volontaires (14 adultes) ont consommé quotidiennement 30 mL de solution de β-hydroxybutyrate. De nombreux paramètres physiologiques ont été mesurés, en début et en fin d’intervention, pour mesurer l’impact de cette supplémentation.

Les mesures ont essentiellement porté sur les paramètres relatifs à la santé cognitive : et la plupart de ces paramètres ont été significativement améliorés après seulement deux semaines d’intervention, après consommation du β-hydroxybutyrate. Les chercheurs misaient sur un impact expliqué par une plus grande sécrétion d’une protéine particulière, le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BNDF, en anglais) ; cependant, les niveaux de BNDF, réduits en cas d’obésité, n’ont pas significativement évolué post-supplémentation en β-hydroxybutyrate.

Cette étude de très court terme suggère donc une piste non pharmacologique pour la prise en charge de la fonction cognitive, chez les sujets atteints d’obésité. Bien que les mécanismes d’action des corps cétoniques demeurent mal compris, cette étude étaye l’hypothèse de bénéfices liés à ces molécules particulières. L’étude ouvre donc la voie à des études de plus grande ampleur, pour éventuellement améliorer la prise en charge des patients obèses.

 

Short-term ketone monoester supplementation improves cerebral blood flow and cognition in obesity: A randomized cross-over trial.

Article publié le 4 octobre 2021 dans The Journal of Physiology.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1113/JP281988