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Comparativement aux protéines d’origine animale, les protéines végétales sont considérées comme moins anabolisantes (c’est-à-dire, qui ont moins tendance à stimuler la synthèse de masse maigre). Cette propriété des protéines est recherchée dans deux cas de figure bien précis : la nutrition du sportif, mais aussi la sarcopénie, qui se traduit par une fonte de la masse musculaire. Deux éléments peuvent expliquer cette mauvaise réputation des protéines végétale : la moindre teneur en acides aminés clés, comme la leucine, la lysine ou la méthionine ; mais aussi une moindre digestibilité, compte tenu des facteurs anti-nutritionnels.

Outre une meilleure purification des isolats de protéines, l’association entre différentes sources de protéines végétales a toujours été mise en avant, pour pallier la faiblesse de composition en acides aminés. De précédents travaux de recherche ont déjà démontré la pertinence de cette association pour l’anabolisme protéique, en condition de récupération post-effort physique. Cependant, dans une situation « générale », l’effet anabolisant d’une association de protéines végétales n’a jamais été testé.

L’équipe de chercheurs néerlandais à l’initiative de cette étude avait déjà, par le passé, testé l’effet anabolisant de la protéine de pomme de terre (https://foodinnov.fr/anabolisme-proteique-la-proteine-de-pomme-de-terre-aussi-efficace-que-les-proteines-de-lait/). Cette fois, c’est l’association entre les protéines de blé, de maïs et de pois qui est testée, comparativement à des protéines de lait. 12 volontaires ont été recrutés dans chaque groupe de protéine. Après l’ingestion de 30 g de protéines (soit de lait, soit végétales), les chercheurs ont mesuré la vitesse d’apparition des acides aminés dans le plasma. Parallèlement, des biopsies ont pu être effectuées sur les volontaires pour déterminer les taux de synthèse protéiques musculaires.

Tout comme les résultats obtenus pour la protéine de pomme de terre, les vitesses d’apparition des acides aminés diffèrent : après l’ingestion de protéines de lait, cette vitesse est significativement plus élevée qu’après l’ingestion de protéines végétales. Ceci est vrai en particulier pour la leucine, dont la vitesse d’apparition dans le plasma est considérée comme un indicateur pour l’effet anabolisant. Ce résultat était attendu, et cohérent avec ce qui est généralement obtenu pour les protéines végétales. Cependant, malgré ces différences de vitesses, les chercheurs n’ont pas constaté de différence significative sur les taux de synthèse protéiques musculaires entre les deux conditions.

Bien que « l’indicateur leucine » soit meilleur avec les protéines laitières qu’avec les protéines végétales, les chercheurs soulignent qu’il n’y a aucune différence constatée sur l’effet anabolique entre les deux sources de protéines. Ce résultat, bien que surprenant, demeure cohérent avec les précédentes conclusions des travaux menés chez les sportifs en condition de récupération, et qui avaient aussi montré un effet anabolisant des protéines végétales.

 

The Muscle Protein Synthetic Response to the Ingestion of a Plant-Derived Protein Blend Does Not Differ from an Equivalent Amount of Milk Protein in Healthy, Young Males.

Article publié le 28 septembre 2022 dans The Journal of Nutrition.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/jn/nxac222