Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 5 min

À l’heure où les assiettes se végétalisent de plus en plus, les nouvelles sources de protéines végétales ne cessent d’être explorées. Ces sources ne sont pas nécessairement exotiques ; néanmoins, certaines protéines issues de végétaux bien connus n’ont jamais été utilisées à grande échelle pour la nutrition humaine. Cela vaut pour la nutrition générale, mais aussi pour la nutrition spécialisée et en particulier la nutrition sportive.

La pomme de terre contient environ 1,5% de protéines. La pomme de terre est surtout utilisée pour son amidon en nutrition humaine ; le reste part bien souvent dans l’alimentation animale, ou bien est tout simplement traité comme un déchet. En réalité, très peu d’études ont exploré le potentiel de la protéine de pomme de terre à satisfaire les besoins en acides aminés.

Cette étude vise donc à savoir si la protéine de pomme de terre pourrait servir en nutrition sportive, c’est-à-dire être capable d’induire une synthèse de masse maigre au-delà du simple apport en acides aminés. 24 volontaires ont été recrutés par des chercheurs néerlandais, et répartis aléatoirement en deux groupes : soit une consommation de 30 g de protéines de pomme de terre, soit une consommation de 30 g de protéines de lait. Des traceurs isotopiques ont permis de suivre le taux d’apparition dans le sang des acides aminés issus de la digestion. Un exercice physique, impliquant une des deux jambes, a également été demandé aux volontaires, de manière à évaluer la synthèse de masse maigre à la fois au repos et post-exercice physique. Pour évaluer cette synthèse, des biopsies musculaires ont été pratiquées à chaque jambe (l’une au repos, l’autre post-exercice).

Les résultats sont divergents, selon qu’on parle du plasma ou du muscle. Côté plasmatique, les protéines laitières affichent un meilleur résultat que les protéines de pomme de terre : réponse insulinémique significativement meilleure, et absorption de leucine significativement plus élevée toujours pour les protéines laitières. En dépit de ces résultats, le taux mesuré de synthèse de masse maigre ne diffère pas d’une source de protéine à l’autre. Mieux, une meilleure synthèse est obtenue pour la protéine de pomme de terre, au bout de 5h post-ingestion après effort physique.

Dans leurs conclusions, les auteurs mettent surtout en avant des synthèses de masse maigre équivalentes entre protéines laitières et protéines de pomme de terre ; bien que les résultats plasmatiques suggèrent que les protéines laitières sont plus anaboliques que les protéines de pomme de terre. Les auteurs concluent pour autant que les protéines de pomme de terre sont adaptées pour la nutrition sportive.

 

Potato Protein Ingestion Increases Muscle Protein Synthesis Rates at Rest and during Recovery from Exercise in Humans.

Article publié le 22 avril 2022 dans Medicine & Science in Sports & Exercise.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1249/MSS.0000000000002937