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Les stérols alimentaires (c’est-à-dire, le cholestérol mais aussi les phytostérols) font débat depuis des décennies, en lien étroit avec le métabolisme du cholestérol et les risques cardiovasculaires. C’est surtout le cholestérol alimentaire qui a été mis en avant, dans la mesure où il contribue directement aux taux circulants de cholestérol dans l’organisme (subdivisé en cholestérol HDL, cholestérol LDL, et cholestérol non HDL). Dans un premier temps, c’est le cholestérol LDL seul qui a été pointé du doigt  puis, les travaux de recherche ont aussi accordé une grande importance au cholestérol non HDL (autre que cholestérol LDL). Parallèlement, les phytostérols, présents par définition dans les végétaux et présentant chimiquement une analogie de structure avec le cholestérol, font également débat, même s’ils sont recommandés dans la prise en charge des personnes à risque de maladies cardiovasculaires. Ceci s’explique par une compétition avec le cholestérol alimentaire, au niveau de l’absorption par les cellules de l’intestin.

Précisément, les stratégies générales de diminution des taux de cholestérol ciblent cette étape d’absorption, qui est assurée par le transporteur NPC1L1. Les entérocytes peuvent aussi se débarrasser de ce cholestérol et de ces phytostérols via le transporteur ABCG5/8, codé par le gène du même nom. Or, plusieurs variants de ce gène ont déjà été mis en évidence. Par conséquent, indépendamment des facteurs nutritionnels, il y a fort à parier qu’une dysfonction sur ce transporteur conduira à des taux plus élevés de cholestérol, avec potentiellement un impact sur les risques cardiovasculaires.

Dans cette étude, ce sont des populations de différents pays européens qui ont été étudiées. Les variants du gène ABCG5/8 ont été étudiés chez 610 532 personnes, en relation avec les taux circulants de cholestérol non HDL. Parallèlement, cette relation entre les variants et les taux circulants de phytostérols a aussi été étudiée chez 3039 personnes. Enfin, pour toutes ces personnes, le risque cardiovasculaire a été évalué, sur la base des enregistrements des hôpitaux. L’objectif des chercheurs est double : d’abord, explorer le lien entre variants du gène ABCG5/8 et risque cardiovasculaire, et ensuite évaluer la relation entre phytostérols circulants et risque cardiovasculaire (même si cet objectif demeure secondaire).

Concernant le premier objectif, les chercheurs ont trouvé des résultats conformes à leurs hypothèses, à savoir qu’une augmentation des taux de cholestérol n’avait pas le même impact selon le variant du gène ABCG5/8. En fonction du variant, certaines personnes sont plus à risques que d’autres. Concernant le second objectif, les taux circulants de phytostérols semblent aussi être corrélés avec un plus grand risque cardiovasculaire, avec la même hiérarchisation selon le variant du gène ABCG5/8.

Ces résultats, qui demandent à être confirmés par d’autres études, montrent que l’alimentation n’est pas le seul facteur qui influe sur le risque cardiovasculaire. Les paramètres génétiques, qui ont un rôle déterminant dans les taux circulants de cholestérol, jouent aussi un rôle, soulignant l’importance de la nutrition personnalisée.

 

Genetic variability in the absorption of dietary sterols affects the risk of coronary artery disease.

Article publié le 23 juillet 2020 dans l’European Heart Journal.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehaa531