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Les sports d’endurance, qui durent typiquement plus de 2h, font appel à la voie aérobie, c’est-à-dire la capacité de l’organisme à s’appuyer à la fois sur les réserves de glycogène et sur les acides gras pour la fourniture d’énergie. Deux stratégies existent : soit réalimenter les réserves en glycogène, soit favoriser l’oxydation des acides gras par la mitochondrie dans le muscle. Si la première stratégie a été très étudiée, c’est moins le cas pour la seconde, qui est tout aussi importante compte tenu du stock d’acides gras dans le tissu adipeux. Parallèlement, plusieurs acides gras, notamment les oméga-3, ont été décrits comme des « booster » de performance physique, sans que le mécanisme d’action soit parfaitement dégagé.

Dans cette étude, des chercheurs russes se sont intéressés à l’un de ces oméga-3 : l’acide α-linolénique (C18:3 n-3, ALA), retrouvé dans certaines huiles végétales et précurseur des fameux EPA et DHA. Pour cela, les chercheurs ont recruté au sein de l’équipe russe de ski de fond, et ont mesuré à la fois les apports en ALA et les taux sanguins d’ALA. En parallèle, les athlètes ont réalisé un test d’effort jusqu’à essouflement, afin de mesurer leur capacité aérobie : ont été mesurés la VO2max, la VCO2 ainsi que le rythme cardiaque. Un test dit « FATmax » a également été réalisé, pour mesurer précisément la capacité d’oxydation des acides gras, et donc leur utilisation par le muscle.

Premier constat des chercheurs : les recommandations nutritionnelles en ALA n’étaient pas respectées pour la moitié des skieurs de fond n’était pas respectée. Malgré cela, les chercheurs ont souligné que plus les taux circulants d’ALA étaient élevés, meilleure était la capacité aérobie ainsi que la capacité d’oxydation des acides gras.

A minima, ces résultats signifient que les taux circulants d’ALA sont des marqueurs de la capacité aérobie, avec une corrélation positive. L’ALA peut-il alors être un facteur de capacité aérobie ? Les chercheurs russes avancent plusieurs hypothèses : plus d’ALA dans le sang signifierait plus de substrat disponible pour le muscle, ce qui est plausible. Cependant, en lien avec les travaux de recherche sur les oméga-3, une autre hypothèse est sans doute plus séduisante : les oméga-3, et surtout l’EPA et le DHA, peuvent entraîner une meilleure oxydation des acides gras par activation de récepteur (notamment PPAR-α et PPAR-γ), et donc une meilleure capacité aérobie. De forts taux d’ALA masqueraient donc en réalité des taux d’EPA et de DHA circulants plus élevés ; cependant, ces données n’ont pas été mesurées par les chercheurs dans cet article.

 

Dietary and plasma blood α-linolenic acid as modulators of fat oxidation and predictors of aerobic performance.

Article publié le 16 novembre 2020 dans le Journal of International Scoeity of Sports Nutrition (JISSN).

Lien (open access) : https://doi.org/10.1186/s12970-020-00385-2