Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 4 min

Céline Le Stunff. D’après l’avis AFSSA du 28 avril 2010

Suite à la saisine de l’AFSSA le 2 juin 2008 par la DGS concernant le risque lié à la consommation de corossol (Annona muricata L.) et de ses préparations, une expertise collective a été menée par le comité d’experts nutrition. Depuis 1999, sur la base d’observations menées au CHU de Pointe-à-Pitre, un lien entre la consommation de certaines plantes tropicales et la surreprésentation de syndromes parkinsoniens atypiques a été suggéré. Le CHU a observé une fréquence de l’ordre de 70 % de syndromes parkinsoniens atypiques en Guadeloupe contre 30 % pour la maladie de Parkinson, alors que ce rapport est inversé en Europe. Le CHU a étudié plus particulièrement l’hypothèse de l’implication de la consommation d’Annonaceae dans cette pathologie et notamment la consommation de nectar, jus et infusions de corossol (Annona muricata L.). L’avis de l’AFSSA repose donc sur les travaux du CHU, ainsi que sur une thèse de pharmacie étudiant les neurotoxines de corossol et leurs possibles implications dans la survenue de ces syndromes.
 
Les études effectuées sur modèles animaux et cellulaires ont mis en évidence une neurotoxicité avérée de l’annonacine (acétogénine), et une cytotoxicité des alcaloïdes isoquinoléiques présents dans le corossol. Cependant les données disponibles ne permettent pas d’affirmer que les cas de syndromes parkinsoniens atypiques observés en Guadeloupe sont liés à la consommation d’Annonaceae telles que le corossol. Il n’est donc pas possible de proposer des recommandations quantitatives précises de consommation dans la population. Les préparations à base de corossol devraient toutefois faire l’objet d’une attention particulière au regard du risque d’extraction de composées toxiques.
 
Compte tenu du risque neurologique potentiel de ces composés végétaux chez l’Homme, l’AFSSA estime que des recherches sur l’annonacine sont nécessaires pour mieux caractériser le risque lié à la consommation de corossol, portant notamment sur :
– les propriétés cinétiques de la molécule (biodisponibilité orale, métabolisme…) ;
– sa toxicité à long terme afin de pouvoir évaluer le risque de l’exposition du consommateur à ces composés végétaux ;
– une quantification précise des apports quotidiens en annonacine.
L’Afssa recommande de poursuivre la surveillance épidémiologique des syndromes parkinsoniens atypiques en Guadeloupe, déjà engagée, et de mettre en place, dès à présent, un suivi de toxicovigilance relatif à la consommation de corossol et d’extraits de corossol.
 
Source : Avis de l’AFSSA relatif aux risques liés à la consommation de corossol et de ses préparations. Saisine n° 2008-SA-0171.

CLIQUER ICI pour consulter l’avis.