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Dans son bulletin épidémiologique n°8, Santé Publique France publie les résultats d’une étude sur les pratiques alimentaires de français face aux recommandations nutritionnelles.

L’étude s’appuie sur les données du Baromètre 2021 de Santé publique France, mené en France hexagonale et dans les DROM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion). Elle vise à évaluer la fréquence de consommation de certains groupes alimentaires clés — fruits, légumes, légumes secs, féculents complets, boissons sucrées — en lien avec les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS).

Réalisée par l’institut Ipsos, l’enquête a été conduite auprès de 24 514 adultes (France hexagonale) et 6 519 personnes dans les DROM, selon une méthode de sondage aléatoire (téléphone fixe et mobile) avec pondération pour garantir la représentativité. Les consommations ont été évaluées par fréquence (et non quantités) sur ces cinq groupes alimentaires, dont deux faisaient l’objet de nouvelles recommandations : légumes secs et féculents complets.

Les principaux résultats : une adhésion insuffisante aux recommandations

Fruits et légumes

  • Seuls 19 % des hommes et 25 % des femmes déclarent consommer au moins 5 portions par jour.
  • Le respect des recommandations progresse avec l’âge et le niveau de diplôme.

Légumes secs

  • Près de 23 % des adultes consomment des légumes secs au moins deux fois par semaine.
  • La consommation est globalement homogène selon le sexe.

Féculents complets

  • 29 % des hommes et 26 % des femmes en consomment quotidiennement.
  • Taux légèrement plus élevés que ceux rapportés dans l’étude Esteban (2014–2016), mais qui restent insuffisants.

Boissons sucrées

  • 18 % des hommes et 12 % des femmes consomment plus d’un verre par jour — un niveau préoccupant.
  • Les hommes, les jeunes et les personnes moins diplômées sont les plus concernés.

Les comportements alimentaires sont influencés par plusieurs déterminants :

  • Âge et niveau de diplôme : positivement associés au respect des recommandations.
  • Sexe : les femmes ont une meilleure adhésion globale.
  • Type de ménage et densité urbaine : jouent également un rôle, avec des écarts significatifs selon les profils sociodémographiques.

Et au niveau régional ?

Certaines régions, notamment les Hauts-de-France, la Normandie et le Grand Est, affichent une moindre adhésion aux recommandations par rapport à la moyenne nationale.

Dans les DROM, une consommation plus faible de fruits et légumes est observée, sauf en Guadeloupe. A l’inverse, la consommation de légumes secs est plus élevée qu’en métropole, reflet d’habitudes culturelles positives. Enfin pour les boissons sucrées, les fréquences de consommation sont préoccupantes, notamment à La Réunion.

 

En conclusion, les résultats montrent un faible respect des recommandations nutritionnelles, en particulier concernant les fruits et légumes. L’étude souligne la nécessité :

  • de renforcer les actions ciblées d’éducation nutritionnelle, en particulier chez les populations les plus défavorisées,
  • d’améliorer l’accessibilité aux aliments sains (prix, disponibilité),
  • et de décliner les politiques de santé publique au niveau régional à partir de ces données.

 

Source : Santé Publique France – Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 29 avril 2025, n°8