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Prévue par la loi « Climat et résilience », la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) a été présentée début avril 2025 après plusieurs mois de concertation, et était soumise à consultation publique jusqu’à ce dimanche 4 mai. Elaborée par les ministères chargés de l’agriculture, de la santé et de l’environnement, sur la base des contributions du Conseil national de l’alimentation, du Haut conseil de la santé publique, des agences et organismes d’expertise et des contributions spontanées de parties prenantes, dont la société civile, cette feuille de route constitue une étape majeure pour l’orientation des politiques alimentaires, sanitaires, agricoles et environnementales à l’horizon 2030. Elle trace les grandes lignes de la transformation alimentaire d’ici 2030 et vise à proposer un cadre cohérent pour faire évoluer les systèmes alimentaires vers davantage de durabilité, d’accessibilité et de résilience. Les orientations stratégiques de la SNANC seront ensuite déclinées par les prochains Programme national pour l’Alimentation (PNA 4) et Programme national Nutrition Santé (PNNS 5) sur la période 2025-2030.

 

Cette stratégie nationale s’articule autour de 4 axes :

  1. Assurer une gouvernance coordonnée des politiques en lien avec l’alimentation, la santé et l’environnement à toutes les échelles et agir à celle des territoires.
  2. Garantir à tous l’accès à des environnements alimentaires et nutritionnels de qualité et durables
  3. Accompagner les comportements et les régimes alimentaires durables favorables à la santé et à l’environnement ;
  4. Développer la recherche, l’expertise et l’évaluation pour une transition des systèmes alimentaires.

 

Parmi les objectifs principaux, on peut notamment citer les suivants :

  • Promouvoir une alimentation favorable à la santé, en termes de quantité, de sécurité sanitaire, de qualité nutritionnelle, issue de modes de production durables et prenant en compte les enjeux de santé-environnement et de diversité ;
  • Promouvoir une alimentation respectueuse de l’environnement, compatible avec la trajectoire française de réduction des émissions de gaz à effet de serre, protectrice de la biodiversité, issue de modes de production et de transformation durables et résilients face au changement climatique ;
  • Favoriser la justice sociale et réduire les inégalités d’accès à une alimentation saine et durable ;
  • Promouvoir la souveraineté alimentaire en renforçant l’autonomie des systèmes alimentaires, et l’ancrage territorial de l’alimentation, notamment en associant des collectivités territoriales et en s’appuyant sur les projets alimentaires territoriaux (PAT) ;
  • Répondre aux attentes sociétales, à travers notamment la qualité organoleptique des produits et les conditions de production économiquement et socialement acceptables qui favorisent l’emploi et assurent une rémunération équitable des producteurs et des travailleurs du système alimentaire ;

Plus concrètement, en termes d’objectifs chiffrés, cette stratégie vise par exemple à réduire de 30% par rapport à 2015, la prévalence de surpoids, dont l’obésité, chez les enfants et les adolescents, à atteindre 12% de consommation de produits bio en valeur et en moyenne pour l’ensemble de la population sur l’ensemble des circuits de consommation, et à atteindre l’objectif d’une réduction de 50 % du gaspillage alimentaire d’ici 2025 pour la restauration collective et la distribution.

Pour atteindre les objectifs fixés, plusieurs actions sont proposées ; 15 actions phares sont mises en avant dans ce rapport, parmi lesquelles les suivantes :

  • Communiquer sur une baisse de la consommation de viande. Le rapport rappelle que les produits d’origine animale comptent pour 61% de l’empreinte carbone alimentaire française, et propose notamment delimiter la consommation de viande en se basant sur le PNNS (recommandation d’au maximum 500 g de viande par semaine, hors volaille, et 150 g de charcuterie par semaine).
  • Améliorer la composition nutritionnelle de l’offre alimentaire à travers des seuils maximaux en sel, sucres, gras, et minimaux en fibres pour les aliments les plus contributeurs.
  • Déployer l’affichage environnemental volontaire encadré pour les produits alimentaires mis sur le marché, à l’issue d’une phase de développement.
  • Objectiver les critères environnementaux des cahiers des charges et labels privés ainsi que les pratiques et impacts induits par ces critères dans la perspective d’un encadrement des labels privés dans le cadre futur de la directive « Allégations environnementales ».

 

La SNANC se veut un cadre ambitieux pour aligner la politique alimentaire française sur les enjeux sociétaux actuels. Son succès dépendra de l’appropriation collective des objectifs par tous les maillons de la chaîne agroalimentaire et de leur traduction concrète dans les pratiques, les produits et les services proposés. Pour l’heure, la consultation publique sur cette stratégie est clôturée depuis 2 jours ; le Gouvernement va alors procéder à l’analyse des contributions, en publiera une synthèse, et consolidera une version définitive de la SNANC.

 

Sources :

Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat 2025 / 2030, Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, 04/04/2025.

Consultation publique : projet de Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC), Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, 04/04/2025.

Mise en consultation de la Stratégie nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat : la France se dote d’une politique de l’alimentation et de la nutrition ambitieuse et systémique, Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, 07/04/2025.

Snanc : que retenir de la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat 2025-2030 mise en consultation ?, Nathalie Marchand, Réussir, 07/04/2025.