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Un groupe de pilotage composé de membres de l’Association Française des Diététiciens Nutritionnistes (AFDN) et de la Société Francophone de Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNCM) a établi des propositions de recommandations pour les alimentations standard et thérapeutiques chez l’adulte en établissements de santé.

En milieu hospitaliser, les contraintes lors de l’élaboration de l’offre alimentaire sont nombreuses : organisationnelles, sanitaires, de fabrication… L’objectif de ces recommandations est de rationaliser l’offre alimentaire et les prescriptions de régimes thérapeutiques permettant ainsi de se focaliser sur la qualité de l’offre tout en l’adaptant aux besoins et au plaisir du patient.

Les 23 recommandations sont : 

  • Il est recommandé que l’offre alimentaire propose plusieurs choix.
  • Il est recommandé que l’alimentation standard réponde aux recommandations pour la prévention et la promotion de la santé.
  • En dehors d’une adaptation personnalisée, il est recommandé que l’alimentation standard apporte un minimum de 2000 kcal/j.
  • Il est recommandé que les valeurs nutritionnelles (énergie, protéines, lipides, glucides) de l’offre alimentaire soient accessibles, notamment au prescripteur et au diététicien.
  • Il est recommandé que toute alimentation soit prescrite à l’admission du patient et adaptée à la situation clinique.
  • Il est recommandé que tout type d’alimentation thérapeutique soit réévalué en cours d’hospitalisation et lors de la sortie par le prescripteur, et si besoin par un diététicien et/ou un médecin nutritionniste.
  • Il est recommandé de ne pas combiner plus de deux alimentations thérapeutiques restrictives en raison du risque de dénutrition.
  • Il est recommandé que l’offre alimentaire puisse être fractionnée en proposant plus de trois repas par jour.
  • Il est recommandé que les adaptations de textures soient établies selon les recommandations internationales de l’International Dysphagia Diet Standardisation Initiative.
  • En hospitalisation, en dehors d’un avis spécialisé en nutrition, la prescription d’une alimentation thérapeutique visant une perte de poids n’est pas recommandée.
  • Il est recommandé d’adapter les apports en protéines en fonction du stade de la maladie rénale chronique et de l’état nutritionnel.
  • Il n’est pas recommandé de prescrire une alimentation thérapeutique hypolipidique < 35 % de l’apport énergétique total, à l’exception de l’hypertriglycéridémie majeure primitive et des épanchements chyleux (chylothorax, ascite chyleuse, chylurie) où une restriction stricte des lipides s’impose (< 30 g par jour, hors triglycérides à chaîne moyenne).
  • L’alimentation standard est adaptée au patient diabétique sans exclusion des produits et desserts contenant du saccharose.
  • Il est recommandé que l’alimentation standard propose un apport régulier en glucides, à chaque repas.
  • Il est recommandé que les quantités de glucides soient connues et accessibles pour chaque plat servi.
  • Si une alimentation thérapeutique pauvre en sel est indiquée, il est recommandé de ne pas restreindre l’apport en sel (NaCl) de l’alimentation à moins de 5 g/jour (soit environ 2 g de sodium/j), sauf en cas de décompensation aiguë sévère et pour une très courte durée.
  • L’alimentation intitulée « sans acide et/ou sans épice » n’a aucune indication (sauf hypersensibilité buccale, digestive ou allergie alimentaire).
  • Il est recommandé de ne pas exclure de l’alimentation « pauvre en fibres stricte » (10 à 14 g fibres/j, généralement appelée pauvre en résidus ou sans résidu), les jus de fruits sans pulpe, les pommes de terre, le pain blanc, le lait et les dérivés du lait.
  • Il est recommandé de réserver l’alimentation « pauvre en fibres stricte » (10 à 14 g/j de fibres) à visée thérapeutique dans les sténoses intestinales symptomatiques ; à visée diagnostique dans certaines explorations digestives (type coloscopie, coloscanner, entéroIRM…) ; ou à visée symptomatique.
  • Sur prescription médicale, l’alimentation pauvre en fibres (15–20 g fibres/j) peut avoir des indications à l’hôpital en termes de symptômes digestifs.
  • Il est recommandé de ne pas exclure tous les produits laitiers dans le cadre de l’intolérance au lactose.
  • Hors maladie cœliaque diagnostiquée médicalement, l’alimentation sans gluten n’est pas recommandée.
  • Il est recommandé de proposer, dans l’offre alimentaire, une alimentation enrichie en énergie et/ou protéines pour répondre à la prévention et à la prise en charge de la dénutrition.

L’alimentation en milieu hospitalier est un enjeu majeur puisqu’une non-consommation de l’alimentation proposée peut conduire à une dénutrition réduisant la qualité de vie du patient et pouvant favoriser le développement d’autres maladies.

Source : Vaillant, M. F., Alligier, M., Baclet, N., Capelle, J., Dousseaux, M. P., Eyraud, E., … & Lavandier, F. (2019). Recommandations sur les alimentations standard et thérapeutiques chez l’adulte en établissements de santé. Nutrition Clinique et Métabolisme.

Visuel : Pexels