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Les protéines animales sont communément considérées comme les meilleures nutritionnellement, au sens de leur composition en acides aminés essentiels ainsi que sur la biodisponibilité de ces derniers. Dans le contexte de dénutrition et de perte de masse musculaire (sarcopénie), ce sont surtout les protéines laitières qui sont prisées. La caséine fait partie des plus utilisées, tandis que la réputation de la whey n’est plus à démontrer.

La β-Lactoglobuline correspond à une fraction protéique du lactosérum (whey) : cette fraction correspond à environ 45-57% du total des protéines de lactosérum. La whey est déjà considérée comme la référence en matière de stimulation de synthèse de masse maigre, du fait de son excellente digestibilité et de sa forte teneur en leucine. Pour le moment, on ignore si la β-Lactoglobuline possède de meilleures propriétés que la whey, faute d’études cliniques.

Les chercheurs danois auteurs de cette étude ont donc décidé de pallier le manque de connaissances scientifiques, et particulièrement cliniques, sur la β-Lactoglobuline. La synthèse de masse maigre étant le principal paramètre d’intérêt dans cette étude, des biopsies de muscles ont été réalisées sur les volontaires pour évaluer ce paramètre. La phénylalanine a été choisie comme marqueur principal de l’apparition des acides aminés dans le plasma. En complément, les chercheurs ont également mesuré les taux d’insuline et d’incrétines (GIP).

Sur le tissu musculaire, les trois types de protéines ont eu un impact similaire : qu’il s’agisse du turnover de phénylalanine, ou de la stimulation des voies de signalisation inductrices de synthèse de masse maigre (la voie mTOR). En revanche, des différences ont été constatées sur les taux d’insuline et de GIP : ces taux sont significativement augmentés avec la β-Lactoglobuline, en comparaison à la fois à la caséine et à la whey.

Bien qu’aucune différence n’ait été constatée sur le tissu musculaire, les résultats métaboliques sont intéressants. En effet, l’induction de la synthèse de masse maigre repose entre autres sur le pic insulinémique post-prandial : plus ce pic est « pointu », plus il y a de chances d’induction de synthèse de masse maigre. Ces résultats semblent donc indiquer que la β-Lactoglobuline est encore meilleure que la whey pour la synthèse de masse maigre, potentiellement par le biais des incrétines. Des études in vitro peuvent être attendues, pour déterminer avec précision l’impact de chaque fraction protéique sur l’activation de la voie mTOR.

 

β-Lactoglobulin Is Insulinotropic Compared with Casein and Whey Protein Ingestion during Catabolic Conditions in Men in a Double-Blinded Randomized Crossover Trial.

Article publié le 9 mars 2021 dans The Journal of Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/jn/nxab010