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La hausse de l’espérance de vie dans le monde, conjuguée à un vieillissement de la population dans un certain nombre de pays, fait du bien-vieillir un enjeu de société. Les troubles associés au vieillissement, en lien avec la nutrition, sont nombreux, à commencer par le risque de dénutrition. L’activité physique, mais aussi les capacités cognitives, sont tout aussi importants.

Dans cette étude, des chercheurs australiens ont comparé les bénéfices de la curcumine et de l’huile de poisson sur la prévention du déclin cognitif lié à l’âge. Pendant 16 semaines, 126 personnes âgées au moins de 50 ans ont été réparties en 4 groupes : placebo, huile de poisson, curcumine et huile de poisson + curcumine. De nombreux tests cognitifs ont été réalisés, ainsi que des mesures de réponse cérébrale à des stimuli. Des mesures physiologiques, comme la pression artérielle, ont été mesurées pour essayer de relier l’effet des ingrédients à certains mécanismes d’action. L’idée des chercheurs, au-delà de comparer les bénéfices de chaque ingrédient, est de deviner les mécanismes d’action potentiels de ces ingrédients, et de voir s’ils sont similaires.

La supplémentation en huile de poisson a eu un bénéfice significatif sur certains tests cognitifs, et de manière intéressante uniquement chez les hommes. Autre point intéressant : ces améliorations dans les tests cognitifs sont corrélées à une meilleure tension artérielle et à un meilleur statut inflammatoire, suggérant un premier mécanisme d’action. De manière similaire, la supplémentation en curcumine conduit à une amélioration significative sur d’autres tests cognitifs, avec également un impact plus marqué chez les hommes que chez les femmes. Et enfin, autre résultat intéressant, la combinaison huile de poisson + curcumine n’apporte pas de bénéfice supplémentaire par rapport aux deux ingrédients pris séparément.

Les auteurs concluent que les bénéfices de l’huile de poisson peuvent s’expliquer par une amélioration de la tension artérielle et de l’inflammation systématique, hypothèse cohérente avec la présence d’EPA et de DHA dans ces huiles. Concernant la curcumine, puisqu’aucun changement au niveau artériel et inflammatoire n’a été constaté dans l’étude, les chercheurs ne sont pas en mesure de dégager les mécanismes d’action ; ce qui ne signifie pas que la curcumine est moins efficace que l’huile de poisson. Puisque d’autres tests cognitifs ont été améliorés par la supplémentation en curcumine, cela suggère en réalité d’autres mécanismes d’action, même si la curcumine était censée aussi agir sur l’inflammation et la pression artérielle. Enfin, les chercheurs s’interrogent sur la différence de réponse entre les hommes et les femmes, qu’ils ne parviennent pas à expliquer.

 

Evaluation of Cognitive Performance following Fish-Oil and Curcumin Supplementation in Middle-Aged and Older Adults with Overweight or Obesity.

Article publié le 23 octobre 2020 dans le Journal of Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/jn/nxaa299