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La perte de poids est sans doute LE sujet grand public relatif à la nutrition humaine. Chacune et chacun a son avis, sa méthode plus ou moins efficace, plus ou moins démontrée scientifiquement, pour perdre du poids. Les propositions alléchantes fleurissent, promettant une perte de poids rapide et efficace. L’épidémie d’obésité a accentué la volonté globale de perte de poids, les mesures diététiques étant en première ligne.

La question de la durée du régime a toujours été cruciale, avec en trame de fond le nombre de kilos à perdre. L’efficacité est souvent privilégiée, expliquant le succès des régimes « miraculeux ». Le fameux « rebond » post-régime a conduit de nombreux chercheurs et sociétés savantes à préconiser une perte de poids graduelle, synonyme d’une meilleure efficacité par rapport à une perte de poids rapide. Au contraire, d’autres équipes ont postulé qu’un changement radical d’apport en énergie « forcerait » plus l’organisme à s’adapter, par rapport à des changements graduels qui n’auraient que peu d’impact à long terme. Au-delà de ces divergences et de ces changements visuels, se pose surtout la question de l’impact sur des paramètres physiologiques fondamentaux comme la dépense énergétique au repos (ou métabolisme de base), mais aussi la composition corporelle (masse maigre vs. masse adipeuse). La perte de masse maigre, en particulier, conditionne directement l’ampleur du rebond une fois le régime terminé.

Dans cette étude, des chercheurs iraniens et américains ont analysé des études randomisées contrôlées comparant une perte de poids rapide avec une perte de poids identique, mais plus lente. Les études ont également été sélectionnées si elles incorporaient des mesures du métabolisme de base, ainsi que des mesures de composition corporelle. A noter que, d’une étude clinique à l’autre, le nombre de kilos perdus ainsi que la durée du régime varient. L’objectif de cette étude globale n’est pas de définir le poids optimal à perdre en un laps de temps idéal ; mais bien de comparer, dans chaque cas et pour un nombre de kilos donné, la démarche « rapide » contre la démarche « lente ».

Au total, 7 études cliniques ont été retenues pour cette méta-analyse. Globalement, les groupes perdant du poids de manière lente ont vu une diminution significative de leur masse adipeuse, par rapport à une perte plus rapide : ceci suggère que la diminution de poids se fait primairement sur la masse adipeuse dans le cas d’une perte graduelle, et non sur la masse maigre comme c’est souvent le cas pour beaucoup de régimes. De manière concordante, le métabolisme de base est mieux préservé dans le cas d’une perte graduelle par rapport à une perte rapide, même si aucune différence statistique n’a été trouvée concernant la perte de masse maigre.

Cette étude montre en fin de compte qu’une perte graduelle de poids permet de mieux cibler la masse grasse que la masse maigre, ce qui est précisément la vocation d’un régime. Le fait que le métabolisme de base soit maintenu est également très important : cette préservation diminue drastiquement le risque de reprise de poids post-régime. Bien évidemment, une des limites de cette étude est qu’elle ne fournit pas le poids optimal à perdre en un laps de temps idéal ; elle préconise en revanche de prendre son temps, en vue de changements de poids effectifs.

 

Effects of gradual weight loss v. rapid weight loss on body composition and RMR: a systematic review and meta-analysis.

Article publié le 24 juin 2020 dans le British Journal of Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1017/S000711452000224X