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Nathalie Le Gohébel. D’après un article paru dans Les Echos le 31/03/2011
Le groupe suisse s’est doté dès 1995 d’un département nutrition dans le but de diminuer sel, sucre et matières grasses dans ses produits, qui sont présents chaque jour sur la table de 25 millions de français. Conscient de la progression des problèmes d’obésité (15% des français sont obèses en 2009, contre moins de 9% en 1997) et des maladies cardio-vasculaires, Nestlé a ainsi reformulé 80% de ses recettes, afin d’en optimiser le profil nutritionnel : il est ainsi parvenu à réduire la teneur en sel des lardons de 32%, des bacons, des croque-monsieur (Herta) ou du jambon (Bon Paris) de 25% et des pizzas (Buitoni) de 23%.
Ces produits de plus en plus allégés en sel sont le résultat de 10 années de recherche : en effet, le sel est à la fois un exhausteur de goût et fait également office de conservateur. Nestlé a mis au point des recettes de cuisson à base d’aromates et de bouillon pour remplacer le goût du sel et répondre aux recommandations nutritionnelles de santé publique. Mais le plus difficile est à venir : le test gustatif !Pour le réussir, Nestlé utilise le 60/40 +, méthode d’évaluation sur 150 « testeurs » qui dégustent à l’aveugle une recette du groupe face à un produit concurrent, l’objectif étant d’être préférée par 60% des consommateurs. Le géant de l’alimentaire s’efforce également d’éduquer le goût de jeunes générations : il a créé en 2008 Naturnes, sans sucre et sans sel ajoutés, sans conservateur et sans colorant et souhaite, au travers de sa fondation Nestlé France, aider les consommateurs à adopter des comportements alimentaires bénéfiques et durables.
Mais l’ambition du groupe suisse ne s’arrête pas là ! En effet, le leader de l’agroalimentaire étoffe et mobilise son réseau mondial de laboratoires afin d’explorer un nouveau territoire entre alimentation et pharmacie.
Son projet le plus ambitieux est de développer, grâce à ses énormes moyens de R&D, des aliments spécifiques pour des populations malades ou vieillissantes et réussir ainsi à prévenir et traiter des maladies par la « nutrition personnalisée ».
