Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 4 min

Céline Le Stunff. D’après www.inra.fr, 15 mars 2013

Les nanomatériaux sont un secteur en pleine expansion. Apparus dans les années 1980, ces processus de conception et de transformation des produits à l’échelle de l’atome sont déjà largement utilisés en électronique, médecine, énergie… L’agroalimentaire n’échappe pas à l’appel de ces possibles applications, mais il subsiste encore de nombreuses interrogations, notamment sur leurs risques potentiels. Une équipe d’économistes et de sociologues français et allemands ont analysé le comportement des consommateurs vis-à-vis de deux nanoproduits alimentaires (inventés pour les besoins de l’étude): un jus d’orange enrichi en vitamine D et une bouteille de jus d’orange protégeant les nutriments des UV. 

Une large majorité des Français (81,5 %) et des Allemands (66,4 %) méconnaissent les nanotechnologies. Les personnes les plus familières des nanotechnologies sont celles qui en ont la perception la plus pessimiste. Plus largement, l’étude souligne que la perception générale et initiale qu’ont les participants des sciences et de la technologie influence de manière déterminante leur option finale sur les nanotechnologies. 

Les scientifiques se sont également attachés à savoir si les informations sur l’utilisation et les conséquences présumées des nanotechnologies influençaient la disposition à payer des consommateurs. Les participants ont reçu trois types d’informations :

1. brève présentation du produit (jus d’orange) et de son prix sans mention du recours aux nanotechnologies,

2. information simple sur le recours aux nanotechnologies pour l’enrichissement en vitamine D du jus d’orange ou pour la fabrication de la bouteille protégeant des UV,

3. information détaillée expliquant l’impact présumé des nanotechnologies sur la santé, l’environnement ou la société (informations positives et négatives du fait de l’incertitude scientifique).

Ces informations entraînent une baisse significative du prix maximum que les consommateurs sont prêts à payer, traduisant ainsi leurs réserves face aux nanotechnologies. D’emblée, les consommateurs ont une perception négative de l’innovation (information 1). Même une information plus détaillée sur les avantages pour l’enrichissement en vitamines ou un emballage protecteur (information 2) ne corrige pas ce sentiment initial de méfiance ni les réserves exprimées au tour précédent. Pour plus de 80% des participants, l’information sur la santé (information 3) apparaît comme prioritaire et entame leurs dispositions à payer des nano-produits. Ainsi, selon l’étude, « la partie du message mentionnant un bénéfice est complètement éclipsée par les informations portant sur les risques potentiels. L’information détaillée ciblée sur la santé et la sécurité des jus d’orange ne corrige pas les réserves exprimées à la suite de la simple information mentionnant la présence de nanotechnologies ».

Source : http://www.inra.fr/