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Clarisse Lemaitre. D’après Proc Natl Acad Sci U S A., mars 2013.
On associe depuis un certain temps l’obésité et le dérèglement du sommeil. Une équipe de l’université du Colorado a souhaité étudié les relations entre le manque de sommeil et la balance énergétique (gains moins dépenses énergétiques).
Leur étude se base sur 16 adultes que les chercheurs ont hospitalisés et étudiés pendant 15 jours, en chambres calorimétriques. Ces pièces hermétiques permettent de quantifier les échanges gazeux (donc les consommations énergétiques) ainsi que l’environnement (lumière, bruit). Répartis en deux groupes, les patients ont d’abord tous fait 3 nuits de 9 heures avant qu’un des groupes voie son temps de sommeil divisé par deux, les autres restant au rythme de 9 heures de sommeil. Les deux groupes ont alors permuté pour une nouvelle période de 3 jours. Disposant de nourriture en quantité illimitée, les apports caloriques des participants ont été soigneusement mesurés.
Les résultats de l’étude montrent que le manque de sommeil induit une dépense énergétique accrue de 5 %. Toutefois, l’apport énergétique est supérieur aux dépenses (surtout le soir après dîner), ce qui mène à une prise de poids moyenne de 820 g chez les sujets en manque de sommeil.
Par ailleurs, l’étude a montré des différences liées au sexe des participants : en présence de nourriture illimitée, les femmes ont grossi lorsqu’elles étaient en manque de sommeil, mais n’ont pas grossi avec un cycle de sommeil normal (contrairement aux hommes).
D’autre part, les chercheurs ont établi que passer d’un manque de sommeil à un sommeil normal diminue l’apport énergétique (en particulier lié aux lipides et aux glucides) et mène à une légère perte de poids. Il semble que l’augmentation des apports énergétiques en cycle de sommeil réduit soit le résultat d’une adaptation physiologique aux besoins accrus de l’organisme. Toutefois, cet apport dépasse les besoins réels de l’organisme et mène à une prise de poids.
Référence : Markwald RR et al. Impact of insufficient sleep on total daily energy expenditure, food intake, and weight gain. Proc Natl Acad Sci U S A.2013 Mar 11. [Epub ahead of print]