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La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative, qui affecte les terminaisons neuro-musculaires et impacte grandement la qualité de vie des personnes âgées qui en sont atteintes. Jusqu’à présent, l’étiologie de la maladie est assez mal comprise, et les scientifiques s’accordent sur son origine multifactorielle. Pour autant, récemment, de plus en plus de travaux ont pointé du doigt le rôle joué par le tractus gastro-intestinal, et tout particulièrement du microbiote intestinal.

Dans cette étude, des chercheurs britanniques ont ré-analysé les matières fécales de patients atteints de maladie de Parkinson, ainsi que celles de patients « contrôle » (étude cas-témoins donc). Cette nouvelle analyse va au-delà de la simple composition bactérienne : elle intègre également l’analyse des enzymes utilisant les glucides, enzymes fondamentales pour le microbiote. Les chercheurs ont analysé les données de métagénomique, puis ont appliqué des méthodes statistiques et informatiques pour tenter de relier ces données de métagénomique d’une part, avec d’autre part la sévérité de la maladie, les dysfonctions gastro-intestinales et l’âge des patients.

Les données métagénomiques, certes améliorées dans cette étude, vont dans le sens du corpus scientifique sur la maladie de Parkinson, à savoir que les compositions bactériennes sont différentes entre les patients (maladie de Parkinson) et les témoins. Cette modification de composition est également fortement corrélée à la sévérité de la maladie, ainsi qu’à l’âge des patients. La nouveauté de l’étude porte d’abord sur les enzymes du microbiote : chez les patients atteints par la maladie, les enzymes capables de dégrader le mucus (qui empêche tout contact direct entre les cellules épithéliales et le microbiote) sont exprimées en plus grande quantité, signifiant que la couche de mucus est réduite chez ces patients. Deuxième résultat nouveau : cette altération de composition du microbiote a un effet direct sur la production de vitamine B9 (folate) par ce microbiote, qui conduit logiquement à un excès d’homocystéine.

Ce dernier résultat est d’autant plus intéressant que plusieurs études ont effectivement montré de moindres taux de vitamine B9 chez les patients atteints de maladie de Parkison. Sur des modèles rongeur, une supplémentation en vitamine B9 avait notamment permis d’atténuer les symptômes de la maladie. Il est cependant trop tôt pour affirmer un rôle thérapeutique de la supplémentation en vitamine B9 chez ces patients. Dans l’immédiat, la modification de composition du microbiote intestinal se confirme, et soulève la question de l’utilisation de probiotiques si le lien de causalité était avéré.

 

Systematic analysis of gut microbiome reveals the role of bacterial folate and homocysteine metabolism in Parkinson’s diseas.

Article publié dans Cell Reports.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1016/j.celrep.2021.108807