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Amine EL-ORCHE, d’après BMJ, septembre 2015
Un apport élevé en acides gras trans serait associé à un risque accru de décès par maladie coronarienne. Ces acides gras sont couramment ajoutés aux aliments transformés pour améliorer, à moindre coût, leur durée de conservation et leur palatabilité. Pour rappel, au mois de juin de cette année, les Etats-Unis annonçaient leur volonté d’interdire ces acides gras des produits alimentaires d’ici 3 ans. Dans l’Union Européenne, Nestlé et Unilever ont apporté ce mois-ci leur soutien sur twitter au Bureau européen des unions de consommateurs pour sa campagne visant à interdire également les acides gras trans.
Cette étude publiée dans le British Medical Journal a évalué les bénéfices, en termes de santé et d’égalité de santé et en terme de rentabilité, de trois stratégies de réduction de la consommation des acides gras trans :
-
l’interdiction totale dans les aliments transformés,
-
l’amélioration de l’étiquetage
- et l’interdiction dans les restaurants et points de vente à emporter.
Les résultats suggèrent que l’interdiction totale des acides gras trans industriels dans les aliments transformés pourrait potentiellement empêcher ou retarder environ 7200 décès (2,6 %) par maladie coronarienne sur la période 2015-2020. D’autre part, le décès précoce par maladie coronarienne serait plus élevé chez les groupes socio-économiques les plus défavorisés, également plus consommateurs d’acides gras trans. La politique d’interdiction de ces acides gras permettrait donc de réduire les inégalités entre les différents groupes socio-économiques d’environ 3 000 décès (15 %). Les politiques visant à améliorer l’étiquetage ou tout simplement éliminer les acides gras trans dans les restaurants et traiteurs pourraient empêcher quant à elles entre 1800 (0,7 %) et 3500 (1,3 %) décès par maladie coronarienne et réduire les inégalités de 600 (3 %) à 1500 (7 %) décès.
Concernant la rentabilité, les auteurs estiment que la première stratégie est également la meilleure même si les coûts de reformulations sont certainement importants.
En conclusion, l’interdiction totale des acides gras trans dans les aliments transformés préviendrait ou retarderait le décès de plus de 7000 personnes dans les cinq années à venir en Angleterre. Cette politique contribuerait également à réduire les inégalités de santé. Selon les auteurs, elle serait un objectif réalisable pour la politique de santé publique et permettrait de réduire les prestations de santé.
Référence : Allen Ket al. Potential of trans fats policies to reduce socioeconomic inequalities in mortality from coronary heart disease in England: cost effectiveness modelling study.BMJ2015. 351. Published 15 September 2015