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L’article « Assessing the Validity of Front-of-Pack Nutrition Labels for Evaluating the Healthiness of Mediterranean Food Choices: A Global Comparison » explore l’efficacité des labels nutritionnels sur les emballages d’aliments méditerranéens, comparant des systèmes comme le Nutri-Score, Keyhole et Traffic Lights.
Comparaison des systèmes de labels
L’étude compare trois principaux systèmes de labels : Nutri-Score, Keyhole et Traffic Lights. Le Nutri-Score, utilisé dans plusieurs pays européens, attribue une note allant de A à E en fonction de la composition nutritionnelle globale d’un produit. Toutefois, cette approche reste problématique pour les aliments traditionnels méditerranéens. En effet, un poisson gras comme le saumon, riche en acides gras oméga-3, peut recevoir une note moyenne ou basse. À l’inverse, le système Keyhole, utilisé dans les pays nordiques, se concentre sur des critères plus spécifiques tels que les niveaux réduits de graisses, de sucre et de sel, favorisant ainsi les produits transformés plutôt que les aliments bruts et sains du régime méditerranéen.
Le système Traffic Lights, largement adopté au Royaume-Uni, décompose l’information en indiquant clairement les niveaux de graisses, de sel, et de sucre dans un produit, avec des couleurs rouge, jaune et verte. Bien que ce système soit plus intuitif pour les consommateurs, il reste limité dans la compréhension globale de la qualité nutritionnelle, notamment pour les aliments complexes comme les produits méditerranéens, où les avantages nutritionnels peuvent être sous-estimés.
L’efficacité limitée des labels pour le régime méditerranéen
Les aliments typiques du régime méditerranéen, tels que l’huile d’olive, les poissons gras et les noix, sont souvent mal notés par les systèmes de labels nutritionnels, malgré leurs bienfaits pour la santé. Par exemple, bien que l’huile d’olive soit riche en graisses insaturées bénéfiques, elle peut recevoir une note “C” dans le système Nutri-Score en raison de sa teneur élevée en graisses. Ce type de contradiction illustre l’une des principales limites des labels actuels. Le régime méditerranéen, avec ses ingrédients complexes, échappe souvent à l’évaluation simpliste basée uniquement sur les teneurs en graisses, sucres ou sel.
Un autre exemple, celui des fromages locaux comme le feta ou le parmesan, riches en protéines mais également en graisses saturées. Ces produits, souvent associés à une alimentation équilibrée dans le contexte méditerranéen, sont également pénalisés dans des systèmes comme le Nutri-Score. Cette inadéquation suggère que les consommateurs peuvent être induits en erreur par des évaluations nutritionnelles qui ne tiennent pas compte des bienfaits globaux du régime méditerranéen.
Un besoin de révision pour des régimes spécifiques
L’étude conclut qu’il est nécessaire de revoir les systèmes de labellisation pour mieux représenter la qualité nutritionnelle des aliments spécifiques à certains régimes, comme le régime méditerranéen. Ce dernier, reconnu pour ses bienfaits pour la santé, est souvent mal évalué en raison de la complexité des systèmes de notation qui se concentrent trop sur des nutriments isolés. Les auteurs de l’étude appellent donc à une approche plus nuancée qui prend en compte la qualité des graisses (insaturées versus saturées) et les interactions synergiques entre les nutriments.
De plus, l’étude insiste sur l’importance d’inclure des critères culturels et de santé publique dans les systèmes de notation afin de garantir que les aliments bénéfiques ne soient pas pénalisés. Par exemple, les poissons gras riches en oméga-3, essentiels dans le régime méditerranéen, devraient bénéficier d’un score plus favorable que certains produits ultra-transformés, même s’ils contiennent plus de graisses. Cette perspective permettrait une meilleure éducation nutritionnelle, encourageant les consommateurs à adopter des habitudes alimentaires plus équilibrées en fonction de leur régime traditionnel.
L’étude souligne finalement que les professionnels de santé et les décideurs politiques devraient rester attentifs à ces limitations lorsqu’ils recommandent l’usage de labels nutritionnels pour guider les choix alimentaires. Une approche plus flexible et plus adaptée pourrait non seulement améliorer l’efficacité des labels, mais aussi favoriser une alimentation saine et durable, en phase avec les cultures alimentaires locales.
Source: Fernandez-Alonso, J.; Lamas-Mendoza, MdM; Rodriguez-Sanchez, N.; Galloway, SDR; Gravina, L. Évaluation de la validité des étiquettes nutritionnelles sur le devant des emballages pour évaluer la salubrité des choix alimentaires méditerranéens : une comparaison mondiale. Nutrients 2024 , 16 , 2925. https://doi.org/10.3390/nu16172925