Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 4 min

snack

Les études se suivent et se ressemblent pour les aliments ultra-transformés, en lien avec la santé humaine. C’est désormais une étude italienne qui associe la consommation de ce type d’aliments, classés NOVA 4 d’après la classification éponyme, à une santé humaine altérée.

Dans cette étude épidémiologique prospective, ce sont les données de 1171 personnes qui ont été analysées. D’une part, les consommations alimentaires : puisque ce sont les aliments ultra-transformés qui sont l’objet de l’étude, la classification NOVA a été appliquée sur les consommations alimentaires individuelles pour déterminer la quantité d’aliments ultra-transformés (NOVA 4) qui ont été consommés. D’autre part, les données de santé ont été analysées, avec notamment les données de mortalité (soit la mortalité totale, soit la mortalité due à des maladies cardiovasculaires). En plus de ces données de santé, des paramètres biochimiques et métaboliques circulants ont été analysés, afin de les relier à la consommation d’aliments ultra-transformés.

Le premier constat des chercheurs est cohérent avec la littérature scientifique, à savoir que la consommation d’aliments ultra-transformés est associée à un risque accru de mortalité (toutes causes confondues, +38%) et de mortalité par maladies cardio-vasculaires (+65%). Le second constat provient des paramètres biochimiques : seule la cystacine-C, considérée comme un marqueur de la fonction rénale, est positivement corrélée avec la consommation d’aliments ultra-transformés. Ce paramètre explique donc, mathématiquement, une partie de la corrélation entre aliments ultra-transformés et mortalité : 18,3% et 16,6% pour la mortalité toutes causes confondues et la mortalité par maladies cardio-vasculaires, respectivement.

Si les chercheurs estiment que la consommation d’aliments ultra-transformés représente un enjeu majeur de santé publique, il convient de rappeler que cette étude épidémiologique montre des associations, sans démontrer de causalité. Une fois de plus, le corpus scientifique conséquent jette de plus en plus le doute sur les aliments ultra-transformés alors que, paradoxalement, peu d’essais cliniques ont pu mettre en évidence d’éventuels mécanismes d’action (voir notre article de la semaine passée, https://foodinnov.fr/aliments-ultra-transformes-suppression-ou-bien-reformulation-des-chercheurs-tentent-de-repondre/). Dans cette optique, l’étude italienne suggère de manière intéressante un impact sur la fonction rénale, qu’aucune étude n’avait jusqu’à présent avancé. Les futurs essais cliniques devront donc intégrer les marqueurs de la fonction rénale pour vérifier les impacts des aliments ultra-transformés.

 

Ultra-processed food intake and all-cause and cause-specific mortality in individuals with cardiovascular disease: the Moli-sani Study.

Article publié le 30 novembre 2021 dans l’European Heart Journal.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehab783