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En parallèle des travaux scientifiques sur certains additifs alimentaires, l’EFSA poursuit son programme de ré-évaluation des additifs alimentaires. Ce programme a été décidé à la fin des années 2000, et concerne tous les additifs autorisés avant le 20 janvier 2009. Courant novembre 2022, deux avis de l’EFSA ont été publiés : concernant les sulfites (E220-E228), et concernant la dihydrochalcone de néohespéridine (E959).

La dihydrochalcone de néohespéridine (E959) fait partie de la catégorie des édulcorants intenses : ces derniers étant généralement pointés du doigt, autant dire que la ré-évaluation de la sécurité du E959 était attendue, quand bien même le E959 n’est pas l’édulcorant intense le plus utilisé en France. S’appuyant sur les données de la littérature scientifique, l’EFSA a pu identifier des données de toxicité relatives à la toxicité subchronique, mais aussi à la toxicité prénatale. Grâce à ces données, une Dose Journalière Admissible (DJA) de 20 mg/kg poids corporel/jour a pu être établie par l’EFSA. En parallèle de cette DJA, l’EFSA a procédé à un calcul habituel d’exposition de la population européenne au E959, pour comparer cette valeur avec celle de la DJA. En moyenne, mais aussi chez les forts consommateurs de E959, l’exposition reste bien en-deçà de la DJA : ce qui conduit à la conclusion que le E959 est sans danger pour la population européenne, aux niveaux actuels d’exposition. À noter que les experts de l’EFSA ont tenu compte de la présence éventuelle de nanoparticules au sein du E959 ; cependant, considérant la dissolution complète du E959 au sein du tractus digestif, si tant est que des nanoparticules seraient présentes dans le E959, elles seraient sans danger pour le consommateur.

Autre catégorie d’additifs dont la ré-évaluation était attendue : les sulfites et leurs dérivés (E220, E221, E222, E223, E224, E226, E227 et E228). En effet, ces additifs avaient déjà fait l’objet d’une ré-évaluation de leur sécurité en 2016 par l’EFSA. À cette date, l’EFSA avait alloué une DJ        A temporaire de 0,7 mg SO2/kg poids corporel/jour, sans toutefois pouvoir la confirmer définitivement faute de données. Un appel à données toxicologiques avait donc été décidé par la Commission Européenne pour inciter les opérateurs à transmettre d’éventuelles données. Cependant, ni la Commission Européenne ni l’EFSA n’ont reçu de nouvelles données à l’issue de cet appel. Au contraire, l’EFSA a identifié de nouvelles données dans la littérature scientifique confirmant des effets neurotoxiques des sulfites : à forte dose évidemment, mais sans pouvoir formellement attribuer de DJA. En fin de compte, les choses sont plus incertaines pour les sulfites : l’EFSA a retiré la DJA temporairement validée en 2016, pour ne plus en attribuer du tout pour les sulfites. Le calcul d’exposition aux sulfites, malgré l’absence de DJA en guise de comparateur, a tout de même effectué : en raisonnant dans ce cas sur les marges de sécurité, les experts de l’EFSA ont conclu qu’un risque ne pouvait être écarté pour la population européenne. Reste à voir quelles mesures la Commission Européenne prendra concernant cet additif, dont l’exposition résulte à la fois de la présence naturelle des sulfites dans certains aliments et de l’usage en tant qu’additif.

 

Re-evaluation of neohesperidine dihydrochalcone (E 959) as a food additive.

Avis publié le 17 novembre 2022 dans l’EFSA Journal.

Lien (open access) : https://doi.org/10.2903/j.efsa.2022.7595

 

Follow-up of the re-evaluation of sulfur dioxide (E 220), sodium sulfite (E 221), sodium bisulfite (E 222), sodium metabisulfite (E 223), potassium metabisulfite (E 224), calcium sulfite (E 226), calcium bisulfite (E 227) and potassium bisulfite (E 228).

Avis publié le 24 novembre 2022 dans l’EFSA Journal.

Lien (open access) : https://doi.org/10.2903/j.efsa.2022.7594