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De nombreuses études ont montré ces dernières années l’influence de la consommation de viande rouge transformée sur les maladies cardiovasculaires. Une augmentation de 10% de l’apport énergétique par des protéines animales pourrait augmenter de 8% le risque de mortalité cardiovasculaire. A l’inverse, le remplacement par des régimes à base de plantes peut diminuer ce risque. Ainsi, les alternatives végétales se sont développées afin de permettre une transition alimentaire.

La mycoprotéine est une protéine issue du champignon Fusarium venanatum pouvant servir comme une alternative aux protéines animales. Des essais ont déjà montré son intérêt par rapport à une consommation de viande de tous types. Cette étude se concentre précisément sur les effets de la consommation de viande rouge transformée par rapport à des mycoprotéines sur les risques de développement de maladies cardiovasculaires.

Pour cela, un essai randomisé croisé et contrôlé a été réalisé en recueillant les données d’une vingtaine d’hommes adultes métaboliquement sains venant de l’étude Mycomeat. La durée du protocole était de 8 semaines comprenant 2 semaines de consommation de viande rouge transformée, 4 semaines de sevrage et 2 semaines de consommation de mycoprotéines pour remplacer la viande rouge. La consommation de viande a été fixée à 240g/jour (poids cru). Différentes mesures ont été réalisées au début et à la fin des deux interventions de deux semaines. Elles comprenaient des mesures anthropométriques, un prélèvement sanguin et urinaire et l’établissement d’un score de risque de maladies cardiovasculaires.

Les résultats montrent tout d’abord des différences au niveau biochimique. En effet, après la consommation du régime contenant les mycoprotéines, les participants ont présenté des diminutions significatives des taux de cholestérol total et de cholestérol LDL (réduction respective de 6.74% et 12.3%). La mesure de pression artérielle n’a quant à elle pas donné de différence significative entre les deux régimes par rapport à la valeur prise initialement. Concernant les données anthropométriques, le tour de taille a diminué après la consommation de mycoprotéines (diminution de 0,95cm par rapport à la viande rouge transformée). Enfin, les éléments mesurés grâce au prélèvement urinaire et aux scores de risque de maladies cardiovasculaires n’ont pas donné de différence significative.

Cette étude montre que le remplacement de la viande rouge transformée par des mycoprotéines peut améliorer certains paramètres biochimiques associés au risque de développement de maladies cardiovasculaires (cholestérol par exemple). Des essais complémentaires permettront d’obtenir des résultats sur une population plus large ne visant pas seulement des hommes. Enfin, les critères biochimiques mesurés ont été définis comme des critères secondaires utilisés pour évaluer la santé intestinale dans l’étude Mycomeat et pourront être revus dans un prochain essai.

 

The effects of substituting red and processed meat for mycoprotein on biomarkers of cardiovascular risk in healthy volunteers: an analysis of secondary endpoints from Mycomeat

Article publié le 25 août 2023 dans le European Journal of Nutrition

Lien (open access) : https://link.springer.com/article/10.1007/s00394-023-03238-1