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Marine Ducreux. D’après Nature, août 2013.

Le type de flore intestinale (microbiote « riche » ou « pauvre ») influencerait la susceptibilité face aux maladies métaboliques liées à l’obésité. C’est ce que montrent deux études publiées dansNature, conduites notamment par l’Inra et l’Inserm.

Dans la première étude qui portait sur une cohorte de 292 adultes danois dont 123 personnes non-obèses et 169 obèses, les chercheurs ont étudié les génomes bactériens intestinaux de chaque individu par métagénomique quantitative. Ils ont pu séparer les individus en deux groupes distincts : un quart de microbiotes « pauvres » en espèces bactériennes et trois quarts de microbiotes « riches ». Cette différence n’explique pas la corpulence des individus, car dans chaque groupe on retrouve des individus obèses et non-obèses.

Suite à cela, les chercheurs ont remarqué que les personnes ayant une flore intestinale pauvre ont tendance à développer des inflammations chroniques et ont plus de risques de développer des complications liées à l’obésité : diabète de type 2, problèmes lipidiques, hépatiques, cardiovasculaires, cancers… En étudiant les personnes obèses du groupe déficitaire, chez qui certaines espèces bactériennes se trouvent en faible abondance ou manquantes, les chercheurs ont observé qu’elles prenaient plus de poids dans le temps que les individus non obèses. Ces espèces pourraient donc avoir un rôle protecteur contre la prise de poids.

Ces observations ont été confirmées par le consortium français MicroObes* qui a mené une deuxième étude sur une cohorte de 49 adultes français obèses ou en surpoids. Le type de flore intestinale (pauvre ou riche) se distingue ainsi grâce à 6 espèces bactériennes spécifiques. Cette étude a aussi pu montrer qu’un régime riche en protéines et fibres et pauvre en calories, permettait d’enrichir le microbiote de l’individu initialement déficitaire. De plus, les chercheurs ont pu corréler l’augmentation de la richesse bactérienne avec la réduction du poids et de la graisse.

La maîtrise du microbiote intestinal représente donc une piste thérapeutique intéressante pour prévenir des maladies liées à l’obésité.

Sources

► Le Chatelier E. et al. Richness of human gut microbiome correlates with metabolic markers. Nature, 2013 Aug 29;500(7464):541-6.
► Cotillard A. et al. Dietary intervention impact on gut microbial gene richness. Nature, Nature. 2013 Aug 29;500(7464):585-8.