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La hausse significative des prix du café et du chocolat sur les marchés mondiaux, principalement attribuée aux effets du changement climatique dans les régions productrices telles que le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Brésil, a conduit à une augmentation des coûts de production pour les fabricants européens. Cette situation a stimulé le développement et la consommation de substituts à base de céréales en Europe.

Le prix du cacao, qui oscillait traditionnellement entre 2 000 et 3 000 dollars la tonne, a dépassé les 10 000 euros début 2024. De même, l’Arabica, variété de café la plus consommée, atteint actuellement 3,2 € la livre, soit une augmentation de près de 70 % depuis le début de l’année. Selon l’ONG Conservation International, le marché mondial du café représente 46 milliards d’euros, avec une production annuelle de 9,5 millions de tonnes, et la demande pourrait tripler d’ici 2050.

Face à ces hausses, les substituts du café et du chocolat gagnent en popularité. Des alternatives comme l’orge soluble, utilisée depuis longtemps pour réduire la consommation de caféine, connaissent un regain d’intérêt. Par ailleurs, des entreprises innovent en proposant des chocolats sans cacao. Par exemple, la société bretonne Vallée Torréfaction produit de la poudre d’orge maltée torréfiée, utilisée dans diverses recettes chocolatées. Selon Paul Vallée, directeur de l’entreprise, ce “faux chocolat” coûte deux à trois fois moins cher que le cacao traditionnel. Il anticipe que, dans les décennies à venir, le chocolat à base de cacao deviendra un produit de luxe.

En Allemagne, l’entreprise Choviva, premier fabricant européen de substituts du cacao, produit annuellement 2 000 tonnes de substituts à partir de graines de tournesol ou de dattes torréfiées. Pour répondre à la demande croissante, Choviva a récemment investi 30 millions d’euros pour étendre sa production et accéder au marché mondial. À titre de comparaison, les Européens consomment environ 40 millions de tonnes de chocolat à base de cacao chaque année.

Cependant, reproduire fidèlement les saveurs, la couleur et la texture du chocolat traditionnel demeure un défi. Des chercheurs, comme ceux du centre de recherche technique VTT en Finlande, explorent la production de café en laboratoire pour se rapprocher du goût du café naturel. Sur le plan réglementaire, l’Union européenne stipule que les produits commercialisés sous l’appellation “café” doivent contenir des grains de café, et le “chocolat” doit contenir au moins 95 % de beurre de cacao. Cette réglementation contraste avec celle des substituts de viande à base de plantes, où une plus grande flexibilité existe.

 

En réponse, les fabricants de substituts adoptent des dénominations alternatives. Par exemple, Vallée Torréfaction commercialise son produit sous le nom de “Choco Malt Replacer”. Cette évolution du marché des substituts reflète une adaptation aux défis posés par les fluctuations des prix des matières premières et aux préoccupations environnementales croissantes.

 

 

 

 

 

Sources