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Dans le cadre de sa ré-évaluation règlementaire de la sécurité sanitaire des additifs alimentaires, l’Efsa avait publié, en 2010, un avis sur la curcumine (E100). La curcumine est utilisée sur plusieurs niveaux : en tant qu’additif bien sûr, mais aussi en tant qu’épice, ainsi que dans les compléments alimentaires. En 2010, l’Efsa avait émis des incertitudes concernant l’exposition totale à la curcumine (toutes sources confondues), avec un risque de dépassement de la Dose Journalière Admissible (DJA) établie à 3 mg/kg poids corporel/jour ; ce risque avait été confirmé dans une ré-évaluation de l’exposition totale à la curcumine en 2014.
Le BfR, équivalent de l’Anses en Allemagne, s’est saisi du sujet récemment pour expliciter le cas des compléments alimentaires, dans la contribution à l’apport total en curcumine. Dans cet avis, le BfR insiste sur le fait que la curcumine des compléments alimentaires peut parfois avoir une biodisponibilité accrue par rapport aux deux autres usages (épice et colorant) de la curcumine. En particulier, l’ajout de pipérine, communément observée dans les compléments alimentaires, permet d’augmenter significativement la biodisponibilité de la curcumine.
Au vu de cette biodisponibilité augmentée, et compte tenu des estimations de 2014 effectuées par l’Efsa, le BfR estime très probable que la DJA soit dépassée par certains groupes de population. Au-delà de ce constat, le BfR appelle à de plus amples travaux de recherche concernant l’hépato-toxicité de la curcumine hautement biodisponible : toxicité qui serait déjà documentée dans certaines études. Enfin, le BfR pose la question d’une adaptation de la DJA pour tenir compte de cette haute biodisponibilité, toujours dans le souci de la protection du consommateur.
Curcumin in food supplements: Acceptable daily intake may be exceeded : BfR Opinion No 040/2021 of 14 December 2021
Avis publié le 14 décembre 2021.
Lien (open access) : https://doi.org/10.17590/20211221-123422
