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La vitamine D semble décidément plus qu’intéressante. Après avoir été recommandée par l’Académie de Médecine pour prévenir les formes sévères de Covid-19, la voici potentiellement associée à une moindre prévalence de formes sévères de cancer.

De nombreuses études in vitro et précliniques avaient, par le passé, démontré un ralentissement induit de certaines tumeurs par une supplémentation en vitamine D. Cela passait notamment par une inhibition de la prolifération cellulaire, ainsi que des effets sur le système immunitaire et des effets pro-apoptose. De manière concordante, plusieurs études ont déjà montré que des forts taux circulants de vitamine D (plus précisément de 25(OH)D) étaient associés à de meilleures chances de survie chez des patients cancéreux.

L’étude dont il est ici question avait déjà été réalisée, et des résultats avaient déjà été publiés. L’étude clinique consistait à comparer les effets de la vitamine D et des oméga-3, contre placebo, sur l’incidence de cancers métastatiques ou de cancers jugés graves (en fonction de l’organe atteint). Dans une première publication, les chercheurs américains n’avaient pas retrouvé de bénéfice significatif de la supplémentation en vitamine D, mais seulement une tendance au bénéfice (statistiquement non significatif). Les chercheurs soupçonnaient alors le rôle d’autres facteurs qui pouvaient contrecarrer cet effet de la vitamine D.

Dans cette nouvelle analyse, les chercheurs se sont focalisés sur le rôle potentiel de l’indice de masse corporelle (IMC). Pour ce faire, les patients ont été classés en trois catégories : IMC < 25, IMC compris entre 25 et 30, et enfin IMC > 30. Avec ce classement, les chercheurs ont pu constater que la supplémentation en vitamine D réduisait effectivement la prévalence de cancers métastatiques, mais seulement chez les patients à IMC normal (inférieur à 25). Aucun bénéfice significatif n’a été constaté chez les patients cancéreux en surpoids ou obèses.

Les auteurs se gardent bien de conclure trop rapidement sur l’efficacité de la vitamine D. Puisque plusieurs types de cancer ont été investigués dans cette étude, les chercheurs font l’hypothèse d’un mécanisme d’action « général » de la vitamine D sur l’organisme, plutôt qu’une action très spécifique sur tel ou tel organe.

 

Effect of Vitamin D3 Supplements on Development of Advanced Cancer. A Secondary Analysis of the VITAL Randomized Clinical Trial.

Article publié le 18 novembre 2020 dans JAMA Network Open.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2020.25850