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L’obésité est un enjeu de santé publique majeur car, selon l’OMS, 35 % des adultes dans le monde sont atteints d’obésité ou de surpoids et ces chiffres sont en constante augmentation. L’obésité est le 4ème facteur de risque de décès. Un déséquilibre alimentaire, par des envies de nourriture riche en calories et des comportements alimentaires malsains par exemple, est un principal facteur d’obésité. Moduler ces deux facteurs pourrait être source de prévention voire de traitement. Lors de précédentes études, le microbiote intestinal a été impliqué dans le comportement alimentaire en modulant la fonction cérébrale via l’axe intestin-cerveau.

L’objectif de l’étude est donc d’étudier l’effet de prébiotiques à forte dose sur la modification du microbiote intestinal et des changements dans le cerveau qui en découlent, sur la prise de décision alimentaire liée à la récompense, afin de pouvoir améliorer les risques et le traitement de l’obésité.

Pour cela, une étude croisée randomisée contrôlée a été menée sur 59 adultes, âgés de 18 à 42 ans, en surpoids. L’intervention a duré 14 jours pendant laquelle 30 g/ jour d’inuline (prébiotiques) et un placebo équicalorique ont été administrés à chaque participant. Une IRM avant et après la supplémentation a été mesurée. De plus, le taux d’acides gras à chaîne courte et le microbiote intestinal ont également été analysés.

À la suite d’une supplémentation en prébiotiques, les résultats ont montré des changements significatifs du microbiote vers une augmentation de Bifidobactériesproductrices d’acides gras à courte chaîne. Ces métabolites peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique pour moduler les signaux du cerveau. Les résultats de cette étude ont ainsi montré une diminution de l’activation cérébrale en réponse à des stimuli alimentaires hautement caloriques après l’ingestion de prébiotiques.

⇒ Ces changements cérébraux semblent donc être corrélés aux changements dans l’abondance microbienne ainsi qu’à sa production d’acides gras à courte chaîne. Ainsi, la supplémentation en prébiotiques a atténué l’activation cérébrale liée à la récompense lors de la prise de décision alimentaire, parallèlement à des modifications du microbiote intestinal qui semblent être à l’origine de ces effets. Cela pourrait être une piste intéressante pour créer de nouveaux aliments enrichis en prébiotiques afin de lutter contre l’obésité.

Une meilleure compréhension des mécanismes du microbiote, de l’intestin et du cerveau pourrait aider à développer de nouvelles stratégies visant à favoriser un comportement alimentaire plus sain chez l’Homme.

 

Prebiotic diet changes neural correlates of food decision-making in overweight adults: a randomised controlled within-subject cross-over trial

Article publié le 4 octobre dans le journal BMJ Journals

Lien (accès libre) : http://dx.doi.org/10.1136/gutjnl-2023-330365