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Plusieurs travaux de recherche ont déjà associé la résilience à des comportements liés à la santé globale de l’organisme. En lien avec la nutrition et les choix alimentaires dans la vie de tous les jours, il est licite de penser qu’une personne résiliente aura une meilleure capacité à choisir des aliments sains, plutôt que de « craquer » pour des aliments mauvais sur le plan nutritionnel.

Dans cette étude, des chercheurs français ont voulu en savoir plus sur le lien entre résilience et choix alimentaires. Pour ce faire, les données de la cohorte NutriNet ont été utilisées. D’une part, les consommations alimentaires ont pu être enregistrées. D’autre part, sur le plan comportemental, deux questionnaires ont été soumis aux Nutrinautes : le Brief Resilience Scale (BRS), censé mesurer le degré de résilience d’une personne, et le Three-Factor Eating Questionnaire (TFEQ), questionnaire très répandu dans le domaine du comportement alimentaire et qui permet de mesurer la capacité d’une personne à manger ou non de manière émotionnelle.

Au total, ce sont les données de 17 840 Nutrinautes qui ont été analysées dans cette étude. Conformément aux hypothèses des chercheurs, l’alimentation émotionnelle est significativement corrélée à la résilience : en l’occurrence, plus la personne est résiliente, moins elle a tendance à manger de manière émotionnelle. Par ailleurs, cette même résilience est associée à une meilleure qualité de l’alimentation : plus de consommation de poisson, de fruits oléagineux et de céréales complètes, et inversement moins de consommation de desserts préparés et d’aliments ultra-transformés. Les personnes les plus résilientes, de manière concordante, avaient tendance à avoir une moindre consommation énergétique (kcal) que les personnes les moins résilientes.

Sur le premier point, l’étude montre pour la première fois un lien entre résilience et alimentation émotionnelle ; un tel lien n’avait pas été retrouvé par d’autre travaux, menés il est vrai sur de plus petits échantillons. Sur le plan du comportement alimentaire, ce lien fait en tout cas sens. Sur le second point, les résultats sont cependant en accord avec de précédents travaux de recherche qui avaient déjà associé la qualité de l’alimentation à la résilience. Dans le cas de l’étude NutriNet, les chercheurs ont pu montrer que cette association était en partie expliquée par l’alimentation émotionnelle.

Un résultat est surprenant au premier abord : les personnes les plus résilientes avaient tendance à consommer plus d’alcool (sans dépasser les recommandations), résultat peu compatible a priori avec une alimentation de qualité. Les chercheurs avancent l’hypothèse que les personnes les plus résilientes ont le plus souvent une vie sociale active, et ont donc plus l’occasion que d’autres de consommer de l’alcool lors de moments conviviaux.

 

Associations between resilience and food intake are mediated by emotional eating in the NutriNet-Santé study.

Article publié le 31 mai 2022 dans The Journal of Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/jn/nxac124