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Depuis plusieurs années, la France s’est engagée dans une démarche ambitieuse visant à réduire la teneur en sel des pains courants, un aliment phare de la consommation quotidienne. Selon un article du Figaro et le rapport de l’Observatoire de la Qualité de l’Alimentation (Oqali), des progrès significatifs ont été réalisés, mais des disparités notables persistent selon les régions et les circuits de distribution.
Des Progrès Tangibles Depuis 2015
Depuis 2015, la teneur en sel des pains courants, tels que la baguette, a diminué de 25 %. Cette réduction s’inscrit dans le cadre d’un accord collectif signé en mars 2022 entre les professionnels de la boulangerie (artisans boulangers, meuniers, distributeurs) et les pouvoirs publics. L’objectif est double : améliorer la qualité nutritionnelle des produits et réduire les risques de maladies chroniques liées à une consommation excessive de sel, telles que les maladies cardiovasculaires et l’hypertension.
Le rapport de l’Oqali indique que plus de 80 % des pains courants, traditions, complets et aux céréales respectent désormais les seuils de sel fixés par l’accord. Pour les pains de mie, ce taux atteint 98 %, reflétant des efforts considérables de la part des industriels.
Des Disparités Régionales et Sectorielles Marquées
Malgré ces progrès, des inégalités importantes subsistent. Le taux de conformité varie selon les régions : il est de 53,3 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur contre 100 % en Bourgogne-Franche-Comté et en Bretagne. Cette hétérogénéité s’observe également selon les circuits de distribution. Les boulangeries indépendantes affichent un taux de conformité de 64,4 %, contre plus de 93 % dans les terminaux de cuisson.
Ces disparités peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs : différences dans les pratiques artisanales, variété des recettes traditionnelles, et sensibilisation inégale des professionnels aux enjeux nutritionnels.
Un Enjeu de Santé Publique
La réduction de la consommation de sel est une priorité de santé publique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une diminution de 30 % de la consommation de sel d’ici 2025. En France, cette démarche s’inscrit dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS), visant à prévenir les maladies liées à l’alimentation.
Les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité en France, sont fortement liées à une consommation excessive de sel. Réduire la teneur en sel du pain, un des principaux vecteurs de consommation de sodium, est donc une mesure essentielle pour améliorer la santé des Français.
Perspectives et Engagements Futurs
Les signataires de l’accord collectif s’engagent à poursuivre leurs efforts. Pour le pain de mie, l’objectif est d’atteindre une teneur maximale de 1,1 g de sel pour 100 g de produit d’ici 2025. De plus, des actions de sensibilisation sont prévues pour harmoniser les pratiques sur l’ensemble du territoire.
En conclusion, bien que des progrès notables aient été réalisés, la réduction du sel dans le pain français reste un chantier ouvert. L’harmonisation des pratiques entre régions et circuits de distribution sera déterminante pour atteindre les objectifs fixés par les autorités sanitaires.
Sources :