Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 6 min

Les effets nocifs de l’alcool sur l’organisme ont été très largement documentés. Dans le même temps, ce sont les potentiels effets bénéfiques d’une consommation modérée qui font l’objet de multiples études et d’un débat sans fin. En particulier, certaines ont notamment pu mettre en évidence une amélioration du métabolisme du glucose et de la résistance à l’insuline lors d’une consommation modérée d’alcool chez des diabétiques ou non.  Cependant, malgré ces résultats sur le métabolisme glucidique, de nombreux questionnements persistent toujours sur l’impact de la consommation modérée d’alcool sur le risque de diabète de type 2. Le contexte de consommation (pendant ou en dehors des repas) peut aussi avoir un rôle, tout comme le type d’alcool.

Les chercheurs à l’origine de cette publication se sont donc intéressés aux liens entre la consommation d’alcool (type, quantité, moment de consommation), les risques de diabète de type 2 et les biomarqueurs associés.

Cette étude a été réalisée grâce à l’analyse d’une cohorte basée sur plus de 300 000 personnes en bonne santé pendant presque 11 ans. Des questionnaires ont permis de caractériser la consommation d’alcool des participants. Le suivi des 300 000 personnes dans le temps a permis de documenter les nouveaux cas de diabète, pour essayer de les corréler avec les déterminants de la consommation d’alcool.

Au cours de ces années, environ 8 600 cas de diabète de type 2 ont été recensés. Globalement, les chercheurs ont tout d’abord mis en évidence un lien en « courbe U » entre consommation d’alcool et risque de diabète de type 2 : une consommation modérée d’alcool (100 à 200g / semaine d’alcool) était ainsi associée à un risque plus faible de la maladie contrairement à une consommation élevée (>200g / semaine) ou faible (<100g / semaine). Ensuite, les analyses statistiques ont mis en évidence une réduction de 12% du risque de ce type de diabète avec la consommation modérée d’alcool pendant les repas par rapport à la consommation en dehors des repas. Les résultats obtenus lors des mesures de l’hémoglobine glyquée (indicateur de la glycémie à long terme) confirment cette association. De plus, les données de la cohorte ont aussi montré que tous les alcools n’avaient pas le même impact. La consommation de vin était significativement associée à un moindre taux circulant de CRP, considéré comme un marqueur systémique de l’inflammation.

 

Ainsi, la consommation modérée d’alcool (et en particulier du vin) pendant les repas est significativement associée à un risque plus faible de diabète de type 2 qu’hors des repas. Même si ce sont des associations statistiques et que certains facteurs de confusion peuvent expliquer ces associations protectrices, cette étude relance le débat sur l’effet d’une consommation « modérée » d’alcool. Par ailleurs, il faut souligner que l’étude ne porte « que » sur le risque de diabète de type 2 ; des paramètres de santé plus généraux doivent aussi être pris en compte pour avoir une vision à 360° des effets d’une consommation modérée d’alcool. Des études complémentaires sont donc attendues pour confirmer ces résultats.

 

Moderate alcohol drinking with meals is related to lower incidence of type 2 diabetes

Article publié le 17 octobre 2022 dans The American Journal of Clinical Nutrition

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqac207

 

Lire également l’éditorial associé à cet article.

Limited alcohol consumption and lower risk of diabetes : can we believe our own eyes ?

 Ocotbre Editorial publié le 17 octobre 2022 dans The Americna Journal of Clinical Nutrition.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqac258