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Les agrumes ont une excellente réputation, et sont très largement consommés en Europe. Viennent en premier les oranges, puis les clémentines/mandarines, les pamplemousses et les citrons. Leur effet anti-oxydant est largement reconnu, et contribue aux bénéfices qui leur sont associés.

Un point cependant méconnu concernant les agrumes concerne leur potentiel lien avec le risque de cancer de la peau, soulignant que rien n’est tout blanc ou tout noir en nutrition humaine. D’autant plus que ce lien est plausible sur le plan biologique. En effet, les agrumes sont riches en furocoumarines, comme le psoralène. Ces composés ont une activité cancérigène démontrée in vitro ; de telles données ont été confirmées sur le plan épidémiologique, puisqu’un lien statistique existe entre l’exposition aux furocoumarines et le risque de cancer de la peau.

Les données manquent cependant pour relier la consommation d’agrumes avec le cancer de la peau. Logiquement, par le biais des furocoumarines, ce lien devrait être retrouvé. C’est à cette question que des chercheurs français ont essayé de répondre. Les données de près de 520 000 personnes européennes ont été analysées, à la fois sur le plan des consommations alimentaires (et donc de l’apport en agrumes) et sur le plan des données de cancérologie, avec un focus sur le cancer de la peau. Les chercheurs ont ainsi tenté d’établir un lien entre la consommation d’agrumes, et l’incidence des cancers de la peau (carcinome basocellulaire, carcinome épidermoïde, et mélanome).

Sans surprise, les chercheurs ont constaté une corrélation positive entre la consommation d’agrumes et le risque de cancer de la peau. La consommation de citrons est associée à un risque accru de cancer de la peau, et en particulier de mélanomes. De manière intéressante, la consommation de jus de citron est globalement associée à une augmentation du risque de cancer de la peau, mais pas de mélanome.

Il semble donc y avoir un lien entre consommation d’agrumes et risque de cancer de la peau. Cependant, les chercheurs restent prudents. Ils rappellent tout d’abord que de nombreuses études épidémiologiques associent les agrumes à une meilleure prévention de certains autres cancers. Par ailleurs, les chercheurs n’excluent pas que l’exposition au soleil explique en majeure partie ces résultats : le soleil peut en effet interférer avec les furocoumarines, et les rendre plus dangereuses. Les données d’exposition aux UV faisant défaut dans cette étude, il s’agit d’une des principales limites à la conclusion. 

 

Citrus intake and risk of skin cancer in the European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition cohort (EPIC).

Article publié le 24 juillet 2020 dans l’European Journal of Epidemiology.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1007/s10654-020-00666-9