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Compte tenu du dialogue entre l’Homme et son microbiote intestinal, la composition de ce dernier est primordiale. La « dysbiose » du microbiote, qui correspond à une altération de cette composition, est ainsi associée à plusieurs pathologies, de type obésité/diabète de type 2.

Dans le cas de maladies graves, qui mettent en jeu la survie du patient, on peut imaginer que la composition du microbiote est perturbée. Mais de là à carrément envisager que le microbiote puisse faire partie intégrante de la solution, la science n’avait pas osé franchir ce pas. C’est pourtant ce que montrent des chercheurs à Boston, dans cet article publié dans la prestigieuse revue Science. Les chercheurs se sont plus précisément focalisés sur l’insuffisance rénale, et la capacité du microbiote à moduler les dommages de cette maladie. En réalité, l’hypothèse d’un lien entre microbiote et insuffisance rénale avait déjà été définie, mais les mécanismes demeuraient très mal cernés.

Ici, les chercheurs ont travaillé sur des modèles de souris atteintes d’insuffisance rénale. Ils parviennent notamment à montrer qu’un régime riche en protéines contenant des acides aminés soufrés modifient la composition du microbiote intestinal. Plus précisément, cette hausse en acides aminés soufrés conduit à une augmentation de la synthèse du sulfure d’hydrogène au sein du microbiote, qui réduit dans le même temps la synthèse d’indole et de sulfate d’indoxyle par le microbiote. Or, ces deux composés sont toxiques pour le rein. L’efficacité d’un régime plus riche en protéines contenant des acides aminés soufrés repose donc en partie sur l’activité du microbiote intestinal, qui fait pencher la balance du côté du sulfure d’hydrogène.

Les chercheurs n’ont pas déterminé les souches bactériennes responsables de cette activité ; de là à imaginer des probiotiques, pour accentuer l’efficacité du régime prescrit ?

 

Diet post-translationally modifies the mouse gut microbial proteome to modulate renal function.

Article publié le 18 septembre 2020 dans Science.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1126/science.abb3763