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Interview de Kevin CAMPHUIS, Dirigeant fondateur de Shakeup Factory

Par Vincent LAFAYE

 

Peux-tu présenter SHAKEUP FACTORY ?

SHAKEUP FACTORY est la combinaison d’un cabinet de coaching de startup agroalimentaire et un cabinet de conseil en OPEN INNOVATION et innovation de RUPTURE. Nous sommes installés à STATION F plus grand campus de start-up du monde à Paris. Nous disposons d’un espace de 50 postes de travail pour accueillir nos partenaires.

Nous avons développé en 7 ans un réseau de plus de 300 partenaires en France, Europe et au-delà que nous mettons

 en synergie pour accélérer l’écriture et l’évolution de l’alimentation. Cela nous permet d’avoir une très bonne compréhension des enjeux agri-agro. L’objectif est de réduire l’impact environnemental, d’améliorer la qualité de l’alimentation et l’impact du secteur pour la survie des hommes et de la planète. Nous savons tous qu’il y a urgence pour un secteur qui est parmi les plus polluants.

 

Sur quel secteur intervenez-vous ?

Nous travaillons exclusivement pour le secteur AGRI et AGRO. C’est une très grande chaine de valeur, très complexe et  dans laquelle il y a tout à refaire. Nous avons donc de quoi nous occuper quelques années !

 

Depuis combien de temps collabores-tu avec FOODINNOV ?

SHAKEUP FACTORY a démarré en 2016 et notre 1er projet ensemble s’est mis en place en 2017 pour un leader mondial du biscuit.

 

Qu’est-ce que vous apporte ce partenariat ?

Notre mission est d’apporter des solutions les plus abouties à des acteurs de l’agroalimentaire qui ne savent pas comment traiter certains sujets prospectifs. L’objectif est d’accélérer les projets tout en réduisant les coûts. Nous apportons de l’agilité. 

Etant donné la complexité des sujets à adresser, nous avons décidé de nous entourer d’un ensemble d’experts variés. Et on a choisi FOODINNOV comme notre expert R&D, formulation, Process. Cela ne sert à rien qu’on fasse ce que des experts font mieux que nous.

 

Quelle est la plus-value de travailler en réseau pour vous et en général pour les entreprises ?

Personne ne peut se targuer aujourd’hui d’avoir une expertise sectorielle globale. Le cœur de mon métier est d’identifier les expertises les plus adaptées aux expertises qui nous sont confiées. La chaine de valeur de l’alimentation et les produits alimentaires sont le résultat de l’activité de tellement d’acteurs que personne ne peut revendiquer maitriser toute cette complexité. L’ampleur des changements à opérer oblige à travailler avec tous les experts de cette chaine alimentaire, toutes les technologies et métiers concernés. Le secteur agroalimentaire est peu habitué à ce type de démarche et fonctionne beaucoup en SILOTS, parfois sans faire appel à aucune expertise externe qui sont désormais indispensable à leur propre survie !

 

As-tu un exemple de collaboration fructueuse et non confidentielle ?

Oui le projet NO-COé (inspiré de No-CO2) « le goût de refaire le monde » pour un leader mondial du secteur du biscuit. La mission était de « contribuer à rendre l’alimentation meilleure pour l’homme et pour la planète ». Nous sommes allés chercher les experts de toute la chaîne (Designer, anthropologue, technologue, formulateurs, nutritionniste, industriel sous-traitant, communication…), pour une proposition de valeur sans équivalent. Nous avons dû travailler avec notre équipe d’expert sur la cible de consommateurs pour créer un produit sans équivalent. Et en toute autonomie. Nous avions carte blanche de l’idée au lancement industriel. En 9 mois nous avons pu lancer le « 1er crackers qui compense totalement son impact carbone » un produit totalement innovant, qui coche toutes les cases ! Avec des ingrédients jamais travaillé, des matériaux d’emballages totalement nouveaux… Résultat d’une démarche d’écosystème collaboratif exemplaire, rapide, qui a satisfait consommateurs et clients.

 

Quelle collaboration rêves-tu de mettre en place ?

Je rêve de constituer un groupe d’experts qui travaillent en continue ensemble avec IMPROVE, ITERG, PIVERT, NUTRIKEO… et produisent des solutions prospectives innovantes et opérationnelles, qui deviendraient indispensables à l’agroalimentaire de demain.

 

Quelle est votre vision du secteur alimentaire en 2030 ?

L’agri agro sera totalement transformé par l’obligation de réduire l’impact environnemental de l’alimentation, une des plus polluantes de toute l’industrie. C’est une priorité absolue et vitale. En 2030 la totalité des chaines de valeur auront été reconfigurées, réinventées, reconçues. Avec des nouveaux modes culturaux, des nouveaux ingrédients, des nouveaux procédés, des nouveaux emballages… Pour se nourrir, action vitale s’il en est, sans détruire la planète !

La principale source de mortalité est ce que l’on mange, et la manière dont on mange aujourd’hui dans le monde. Nous devons démocratiser des produits alimentaires meilleurs pour la santé, avec un enjeu de coûts et de saveurs.