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Le fructose fait partie des glucides que l’on trouve dans de nombreux aliments, que ce soit à l’état naturel (fruits, miel) ou à l’état ajouté (biscuits, sous forme de sirop de glucose-fructose). Le fructose est décrié : plusieurs travaux de recherche ont mis en évidence son potentiel lipogénique, c’est-à-dire d’être converti en lipides au sein de l’organisme. Schématiquement, c’est le foie qui se charge de cette conversion en lipides, puis envoie ces lipides dans leur lieu de stockage dédié, à savoir le tissu adipeux. Considérant ce mécanisme, plusieurs chercheurs n’ont pas hésité à pointer du doigt le fructose pour expliquer les chiffres alarmants sur l’obésité.

Jusqu’à présent, le foie semblait donc essentiel pour expliquer ce potentiel lipogénique, et des thérapies ciblaient en conséquence des enzymes hépatiques. Dans cet article de Nature, Zhao et collaborateurs ont envisagé un rôle potentiel du microbiote intestinal dans la lipogenèse hépatique. Ciblant précisément des enzymes hépatiques impliquées dans la transformation du fructose en lipides, les chercheurs ont voulu montrer l’existence d’une voie alternative à celle couramment admise. Des souris déficientes en ces enzymes ont donc été utilisées, ainsi que du fructose marqué (traceurs isotopiques).

Sur ces souris déficientes nourries avec du fructose, de manière inattendue, la lipogenèse hépatique s’effectue : le fructose hépatique n’est donc pas seul à « alimenter » cette lipogenèse. En réalité, les traceurs isotopiques permettent de remonter à l’acétate, généré par le microbiote intestinal à partir du fructose alimentaire. Cet acétate est par la suite absorbé dans l’organisme, entre dans le foie, et alimente la lipogenèse en « contournant » les voies métaboliques supposées être les seules à générer des lipides.

Cette étude met donc en évidence d’autres métabolites par lesquels les bactéries peuvent influencer l’hôte, générés à partir du bol alimentaire.

 

Dietary fructose feeds hepatic lipogenesis via microbiota-derived acetate. Article de recherche publié le 18 mars 2020 dans Nature. Lien (souscription requise) : https://doi.org/10.1038/s41586-020-2101-7

Lire le commentaire associé dans Nature Metabolism : https://doi.org/10.1038/s42255-020-0185-x

 

Crédits d’image : https://www.flickr.com/