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Marie Deniel. D’après www.inserm.fr, septembre 2010

Une équipe INSERM dirigée par Norbert Latruffe (U866, Dijon) montre que le resvératrol, polyphénol alimentaire, module l’expression de micro-ARN impliqués dans l’inflammation et dans la cancérogenèse.

LE RESVÉRATROL est présent dans la peau des grains de raisin ; il est apporté dans l’alimentation par le raisin de table, le jus de raisin et le vin rouge (mais pas le vin blanc, où la peau du raisin est exclue de la fabrication). On en trouve aussi des quantités intéressantes dans l’arachide et, dans une infusion japonaise, élaborée à partir de la racine du Polygonum cuspidatum (liseron japonais).

Des observations épidémiologiques ont montré des propriétés anticancéreuses du resvératrol. C’est le cas de l’étude du Pr Serge Renaud menée sur une grande cohorte française (45 000 personnes suivies en huit ans) qui montre que le taux des cancers (toutes localisations confondues) est réduit chez les buveurs de vin rouge en quantité modérée, en suivant une courbe en J : la réduction est constatée par rapport aux non-consommateurs de vin rouge et au-delà d’un à deux verres par jour, le taux des cancers augmente (« Epidemiology », 1998). Une étude danoise parvient aux mêmes conclusions. La réduction n’existe pas chez les consommateurs de quantités modérées d’autres boissons alcoolisées comme la bière.

L’activité anti-inflammatoire a été recherchée car une activité bénéfique sur l’inflammation a déjà été observée pour la curcumine, autre polyphénol. Ainsi, l’étude a consisté à déclencher l’inflammation par un lipopolysaccharide (LPS) bactérien sur modèles de cellules monocytaires. Ce travail aboutit à la démonstration d’une nouvelle voie de régulation : le resvératrol module l’expression de certaines micro-ARN (miR-155 et miR-663) impliqués dans la réponse inflammatoire et la formation de certains cancers (comme les leucémies, les cancers du sein ou du poumon). Dans la lignée de monocytes, cette régulation entraîne une série de réactions en chaîne qui aboutit au contrôle de gènes inflammatoires impliqués dans la production de prostaglandines ou les réponses inflammatoires aux LPS.

D’autres travaux menés par la même équipe et publiés dans la revue « Biochemical Pharmacology » sur des cellules tumorales colorectales humaines suggèrent également l’implication du resvératrol dans la modulation de micro-ARN codant pour le TGF-bêta, un agent oncogénique.

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