Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite
Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.
Temps estimé - 7 min
L’étude publiée en avril 2025 par FranceAgriMer dresse un panorama de l’évolution des achats des ménages français entre 2019 et 2023 en matière de produits laitiers d’origine animale et de leurs alternatives végétales. Elle s’appuie sur les données du panel consommateurs Kantar.
Transition alimentaire et développement des alternatives végétales
Dans un contexte de transition vers des régimes alimentaires perçus comme plus durables, la consommation de protéines animales est de plus en plus remise en question. Les alternatives végétales gagnent en visibilité, portées par les politiques publiques et une demande croissante pour des produits jugés plus sains et respectueux de l’environnement.
-
La loi EGAlim impose un repas végétarien hebdomadaire dans les cantines scolaires.
-
L’offre végétale s’étend au-delà des simples substituts de viande, pour inclure également des alternatives au poisson et aux produits laitiers.
-
Le flexitarisme s’affirme comme une tendance, traduisant une diversification progressive des sources de protéines.
Recul des achats de produits laitiers d’origine animale
Entre 2008 et 2023, les achats en volume de produits laitiers d’origine animale ont diminué de 13 %. Cette baisse est observée dans la majorité des catégories :
-
-21 % pour le lait liquide
-
-13 % pour les produits ultra-frais (yaourts, desserts, fromages frais)
-
-7 % pour les matières grasses allégées (MGA)
-
-10 % pour le beurre
Seules exceptions : les achats de fromages et de crème connaissent une hausse, respectivement de 5 % et 15 % sur la même période.
Des alternatives végétales en progression, mais toujours marginales
En dépit d’un intérêt croissant pour le végétal, les alternatives aux produits laitiers représentent encore une part limitée des achats : 3,2 % en volume en 2023, contre 2,6 % en 2017.
-
Les boissons végétales (soja, avoine, amande…) atteignent en moyenne 3 litres achetés par ménage/an, contre 76 litres pour le lait d’origine animale.
-
Elles représentent 4 % des volumes de lait achetés, mais 29 % des dépenses sur le segment, en raison d’un prix au litre plus élevé.
Profils sociodémographiques différenciés
-
Le lait animal est acheté par 97 % des ménages.
-
Les boissons végétales sont plus fréquemment consommées par les personnes seules, les urbains, les CSP+, et les plus jeunes.
-
Les ménages de plus de 65 ans y recourent beaucoup moins (19 % en achètent).
-
La consommation de boissons végétales ne remplace pas systématiquement celle du lait : les deux coexistent souvent dans les foyers.
Ultra-frais végétal : un marché étroit dominé par le soja, avec une clientèle CSP+ urbaine
Les yaourts, desserts et fromages frais d’origine végétale restent peu achetés :
-
En moyenne 1 kg par an et par ménage (contre 60 kg pour les produits laitiers équivalents)
-
Ils séduisent principalement les personnes seules, les urbains et les CSP+
-
L’ultra-frais végétal apparaît davantage comme un élargissement de l’offre que comme une substitution aux produits animaux
Les matières grasses allégées végétales : un segment dynamique
Depuis 2018, les achats de matières grasses allégées végétales (comme certaines margarines) sont en progression :
-
39 % des ménages en consomment en 2023
-
Ces produits sont davantage achetés par les plus de 65 ans, les foyers au pouvoir d’achat élevé, et dans des régions comme les Hauts-de-France
-
L’augmentation des achats depuis 2022 est corrélée à la hausse du prix du beurre : les produits allégés en MG étant moins chers au kilo, ils ont permis de recruter de nouveaux acheteurs
Motivations et précautions de consommation
Les motifs d’achat varient selon les types de produits et les profils des consommateurs. Ils sont souvent liés à des considérations de santé : allergies, intolérances, troubles digestifs ou maladies chroniques. Toutefois, plusieurs rapports ont été émis :
-
L’OMS met en garde contre les carences en iode liées à une consommation insuffisante de produits laitiers
-
L’Anses alerte sur les risques associés à une surconsommation d’isoflavones, notamment dans le soja
-
Une alimentation diversifiée est recommandée pour limiter les carences nutritionnelles
En conclusion : un marché en évolution
L’étude montre que lait animal et alternatives végétales répondent à des logiques de consommation distinctes. Les arbitrages varient selon les profils sociaux, les habitudes alimentaires, la composition des ménages et les niveaux de revenu.
Le développement du marché végétal repose sur une dynamique d’innovation :
-
-
Les industriels développent des alternatives végétales au fromage et travaillent à améliorer les saveurs
-
Les emballages écoconçus gagnent en visibilité
-
Le marché des produits végétaux devrait continuer à évoluer avec l’adaptation des comportements d’achat
-
Source: Les produits laitiers et leurs alternatives végétales (Avril 2025)