Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 5 min

Les flavonoïdes, classe particulière de polyphénols peuvent agir à la fois sur le microbiote et la santé cardio-métabolique. D’une part, de nombreuses études in vitro ont montré la capacité des bactéries du microbiote à pouvoir métaboliser les flavonoïdes alimentaires : ces flavonoïdes auraient alors, en quelque sorte, un effet « probiotique », favorisant la croissance de certaines souches bien précises. D’autre part, des études, à la fois cliniques et épidémiologiques, ont suggéré la capacité des flavonoïdes à moduler certains paramètres anthropométriques et biochimiques clés, comme la protéine C-réactive (marqueur de l’inflammation) ou encore l’adiposité viscérale.

Les chercheurs britanniques de cette étude ont déjà montré, sur une étude précédente, que le microbiote intestinal pouvait expliquer 18,5% du lien entre flavonoïdes et moindre adiposité viscérale. Ce pourcentage est élevé : il reflète un des mécanismes potentiels d’action des flavonoïdes via une activité probiotique, en plus d’autres mécanismes probables (comme un effet des métabolites secondaires). Dans la présente étude, ces mêmes chercheurs s’attaquent désormais à la tension artérielle, et à l’éventuelle capacité des flavonoïdes à la moduler via le microbiote intestinal.

Pour ce faire, les chercheurs ont eu recours aux données de 900 volontaires situés au nord de l’Allemagne. En lien avec les objectifs des chercheurs, plusieurs paramètres ont été mesurés, à commencer par les apports en flavonoïdes et sous-classes de flavonoïdes. La composition du microbiote intestinal des volontaires a également été mesurée, tout comme la tension artérielle (pression diastolique et systolique).

Conformément à leurs hypothèses, les chercheurs ont tout d’abord constaté une relation protectrice entre apports en flavonoïdes et pression systolique ; aucun impact n’a en revanche été constaté sur la pression diastolique. D’autre part, l’apport accru en flavonoïdes a été associé, chez les personnes concernées, à une plus grande diversité du microbiote intestinal : des souches bactériennes en plus grande abondance, mais aussi une diminution d’autres souches bactériennes. La corrélation est donc double entre apport en flavonoïdes d’une part, et microbiote et tension artérielle d’autre part. D’où l’idée des chercheurs d’appliquer des modèles statistiques complexes pour essayer de trouver la part de bénéfices sur la tension artérielle expliquée par les variations du microbiote : cette part s’élève à 15,2%, selon les chercheurs.

Cette étude est la première à suggérer autant d’impact du microbiote intestinal sur la relation entre apports en flavonoïdes et tension artérielle. Biologiquement, cette relation fait sens avec l’effet probiotique probable des flavonoïdes. Elle suggère également une forte dimension inter-individuelle dans cette relation, dans la mesure où la variabilité inter-individuelle du microbiote est assez élevée chez l’Homme : certains individus peuvent donc mieux « répondre » que d’autres à un apport élevé en flavonoïdes, en vue d’une amélioration de la tension artérielle.

 

 

Microbial Diversity and Abundance of Parabacteroides Mediate the Associations Between Higher Intake of Flavonoid-Rich Foods and Lower Blood Pressure.

Article publié le 23 août 2021 dans Hypertension.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1161/HYPERTENSIONAHA.121.17441