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Céline Le Stunff. D’après l’avis AFSSA du 3 juillet 2009

L’AFSSA a été saisie le 7 mai 2009 par la DGCCRF d’une demande d’avis relatif à la mise sur le marché d’un nouvel ingrédient alimentaire (NI), le phosphate de diamidon phosphaté (PDP). Le NI doit être introduit dans une gamme de produits ayant un contenu en eau faible.

Le PDP est un amidon résistant modifié chimiquement. L’amidon résistant est communément défini comme «la somme de l’amidon et des produits de dégradation de l’amidon non absorbés dans l’intestin grêle d’individus sains». Il comprend quatre types, le type 4 (RS4) regroupant les amidons modifiés chimiquement, dont fait partie le PDP.

Le PDP figure actuellement dans la liste des additifs alimentaires autorisés (E1413) quantum satis. Il est utilisé dans les soupes, sauces, garnitures aux fruits… L’utilisation du PDP à des fins nutritionnelles constitue un nouveau développement, soumis au règlement Novel food. Le NI se distingue des PDP classiques utilisés pour leurs propriétés rhéologiques très spécifiques. En effet, il est issu d’un amidon riche en amylose (≥70%) alors que les PDP classiques sont produits à partir d’amidons à teneur en amylose plus faible (<30%). Rapport de l’ACNPF britannique :
Le rapport d’évaluation initial a été rédigé par le Comité consultatif sur les nouveaux aliments et procédés alimentaires (ACNFP) britannique. L’utilisation actuelle en tant qu’additif se fait à des niveaux très inférieurs à ceux proposés par le pétitionnaire en tant que NI. Les données fournies pour mettre en évidence que le NI n’augmente pas l’intolérance gastro-intestinale ne s’appliquent qu’aux adultes, alors que des catégories d’aliments serait consommées par les enfants.

En tant qu’amidon modifié chimiquement, le NI ne sera probablement pas fermenté par le microbiote colique de la même façon que les autres amidons résistants. Il semble probable qu’une proportion plus élevée d’amidon modifié chimiquement puisse atteindre le côlon, en raison de sa faible digestibilité. Il est également possible que son influence sur la fermentation bactérienne s’étende sur toute la longueur du côlon. Il est donc difficile de prévoir les conséquences de sa consommation dans tous les groupes de population.

Ainsi, le comité conclut que tous les aliments contenant le NI devraient contenir un message d’alerte pour les enfants. Il est satisfait par les preuves fournies par le pétitionnaire et rend un avis favorable.

Remarques de l’AFSSA :
L’Agence s’interroge sur la pertinence d’extrapoler au NI les résultats des études mentionnées par le pétitionnaire, notamment toxicologiques, portant sur des amidons modifiés chimiquement classiques. En effet, les propriétés physico-chimiques du NI et de l’additif étant différentes, leurs devenirs digestifs et métaboliques ne peuvent être identiques. En conséquence, des études chez l’Homme et chez l’animal devraient être réalisées pour en évaluer ses propriétés nutritionnelles et physiologiques avant autorisation.

Par ailleurs les quantités proposées chez les enfants de moins de 3 ans peuvent avoir des effets défavorables, en particulier laxatifs : l’AFSSA insiste donc sur l’importance de l’étiquetage si le produit est mis sur le marché.

Source : Avis de l’AFSSA du 3 juillet 2009 relatif à la demande d’autorisation de mise sur le marché d’un nouvel ingrédient alimentaire : phosphate de diamidon phosphaté. Saisine n° 2009-SA-0127. [url@http://www.afssa.fr/Documents/AAAT2009sa0127.pdf]Cliquez ici[/url]