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Indication de l’origine des viandes dans les produits transformés

Le sujet, très relayé dans la presse début février, est relancé par une étude sur l’indication de l’origine des viandes dans les produits transformés, publiée par UFC-Que-Choisir lundi 8 février 2016.

Le constat d’UFC-Que-Choisir : origine masquée pour 54% des produits

L’étude d’UFC-Que-Choisir porte sur des aliments transformés à base de viande (boeuf, porc et poulet). Entre 5 et 6 familles de produits ont été observées pour chaque type de viande, Et pour chaque famille, des produits de grandes marques nationales, ainsi que des produits aux marques des principales enseignes de la grande distribution ont été examinés.

Sur 245 produits, 111 mentionnent le pays d’origine, et pour la quasi-totalité, l’origine indiquée est française. 8 produits seulement mentionnent d’autres origines (Brésil, Espagne, Allemagne…). La mention “Origine UE” promue par la Commission européenne est quant à elle présente sur 30 produits.

Sur l’ensemble des trois viandes, 54% des produits ne bénéficient d’aucune indication sur l’origine de la viande. Les produits à base de poulet seraient les plus nombreux, puis ceux à base de porc, et enfin ceux à base de boeuf.

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Au travers de ses différentes études (Indication de l’origine de la viande de boeuf dans les produits transformés,Indication de l’origine des viandes dans les produits transformés à base de viande), l’association réfute ainsi plusieurs arguments contre l’étiquetage des origines :

  • L’impact sur le prix de l’étiquetage serait minime.
  • La complexité des recettes ne serait pas un argument suffisant, comme le prouve l’étiquetage réalisé sur certains plats complets.
  • L’étiquetage ne dépend pas de sa faisabilité technique mais plutôt des stratégies de communication des marques.

L’étude conclue en demandant à la Commission européenne de reconnaitre l’échec de l’étiquetage volontaire, et lui demande de mettre en oeuvre un étiquetage obligatoire de l’origine.

Le point sur la réglementation relative à l’indication de l’origine des viandes

  • Le règlement n°1760/2000 du Parlement et du Conseil impose à tous les pays de l’UE d’établir un système d’identification et d’enregistrement des bovins. Les règles, parmi lesquelles figure l’étiquetage obligatoire, sont conçues pour éradiquer les maladies et permettre de garantir la traçabilité de la viande bovine tout au long de la chaîne alimentaire.
  • Le réglement n°1169/2011 (règlement INCO) rappelle que les dispositions relatives à l’indication obligatoire de l’origine ont été élaborées par exemple pour le miel, les fruits et légumes, le poisson, la viande bovine et l’huile de d’olive, et qu’il convient donc d’étudier l’indication de l’origine sur d’autres denrées alimentaires (types de viande porcine, ovine, caprine et la viande de volaille; le lait; le lait utilisé comme ingrédient dans les produits laitiers; la viande utilisée comme ingrédient; les denrées alimentaires non transformées; les produits comprenant un seul ingrédient et; les ingrédients constituant plus de 50 % d’une denrée alimentaire).
  • Le réglement d’éxécution n°1337/2013fixe les règles relatives à l’indication du pays d’origine ou du lieu de provenance sur l’étiquette des viandes fraîches, réfrigérées et congelées des animaux des espèces porcine, ovine, caprine et des volailles. Ainsi depuis le 1er avril 2015, les mentions de «Pays d’élevage» et de «Pays d’abattage» doivent figurer sur les étiquettes de ces viandes remises au consommateur. Le lieu de naissance n’est pas obligatoire, à la différence de la viande bovine.indication-origine-viandes-reglementation-europe.png
  • Concernant l’indication de l’origine de la viande utilisée comme ingrédient, un rapport de la commission du 17 décembre 2013 indique que tous les scenarii envisagés (origine volontaire, UE/non EU, origine pays) présentent des avantages et des inconvénients, mais n’est accompagné d’aucune proposition législative. Le 11 février 2015, le Parlement européen a appelé la Commission à proposer un texte législatif, mais celle-ci a considèré qu’elle n’était pas en mesure, à la lumière des résultats de son enquête, de justifier l’introduction d’une telle obligation d’étiquetage.
  • En mai 2015, la Commission européenne a transmis au Parlement et au Conseil la version finale des ses rapports (lait et autres types de viandes, et produits contenant un seul ingrédient et ingrédients constituant plus de 50% d’une denrée alimentaire) sur l’indication obligatoire du pays d’origine ou du lieu de provenance pour les autres denrées alimentaires citées dans le règlement INCO. Elle conclut que l’étiquetage obligatoire n’est pas nécessaire, pour des raisons de hausse des coûts qui devraient être supportés par les industriels et les distributeurs, et privilégie plutôt la piste de l’étiquetage volontaire.
  • Au niveau français, le Ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, a annoncé fin janvier 2016 vouloir proposer un projet de décret en Conseil d’État pour rendre obligatoire l’étiquetage d’origine des viandes sur les produits transformés.

Les mentions volontaires d’indication de l’origine des viandes

En 1996, INTERBEV (Interprofession Bétail et Viande) lance le logo VIANDE BOVINE FRANCAISE (VBF) avec l’appui du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation. Il signale aux consommateurs les viandes issues de bovins nés, élevés et abattus en France. Cela concernait les viandes fraîches ou congelées, puis a été étendu aux plats cuisinés en 2000.

En 2014, la démarche Viandes de France traduit l’engagement des filières animales françaises à répondre de façon simple et précise aux attentes des consommateurs sur les conditions de production et l’origine des produits alimentaires.

Pour pouvoir apposer sur un produit le logo, un cahier des charges doit être respecté. Ces nouveaux logos sont à la disposition des opérateurs pour identifier les pièces entières, les découpes, les hachés, les produits élaborés, ainsi que les ingrédients des plats cuisinés à base de bœuf, veau, agneau, cheval, porc, lapin ou volaille.

Depuis 2015, des logos sont également disponibles pour les viandes de chèvre et de chevreau.indication-origine-viandes-de-France.png

Voici pour finir quelques intiatives intéressantes en termes de traçabilité et d’indication des origines (tous secteurs confondus) :

  • la filière des Volailles Fermières d’Auvergne (Label Rouge et IGP) a souhaité renforcer la traçabilité de ses volailles par l’image. Pour cela, elle se dote d’un procédé unique permettant aux consommateurs de remonter directement à l’éleveur du poulet acheté en libre-service : un QR Code apposé sur chaque Poulet Fermier d’Auvergne qui renvoie vers une courte vidéo intitulée «à la rencontre des éleveurs d’Auvergne». Chaque film, d’une durée de 46 secondes, présente l’éleveur qui a produit la volaille flashée. Celui-ci s’exprime sur son poulailler, sa vision du métier et son élevage.
  • BabyBio mentionne l’origine de tous ses ingrédients sur ses petits pots, soupes et assiettes.

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  • Saupiquet et Petit Navire proposent sur leurs sites de “demander des informations sur l’origine du poisson utilisé dans un produit Saupiquet à base de thon et de maquereaux” et “retrouver l’origine de votre thon au naturel Petit Navire et savoir où et par quel bateau votre thon a été pêché”.

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Magali Jouany

Écrit par

Magali Jouany

Articles de Magali Jouany

Magali est titulaire d’un Master pro Innovation en industrie alimentaire. Impliquée depuis le démarrage du projet sur la partie métier de la conception du logiciel mulsii, elle accompagne son déploiement chez les clients qui se lancent dans l’aventure PLM et forme les utilisateurs à la prise en main du logiciel.